Le gouverneur de la région administrative de N’zérékoré, Mohamed Garé, a organisé un point de presse ce 18 juillet 2020, dans la salle de conférence du gouvernorat. Devant les journalistes de la place il était question de parler de la pérennisation de la paix, du respect des mesures barrières et le déroulement des prochaines élections présidentielles dans un climat apaisé. On s’intéresse donc au volet paix.
Parlant de la paix, le gouverneur Mohamed Garé estime que c’est la méconnaissance de l’histoire par les jeunes et certains sages de la région mais aussi l’impunité qui est à la base des différents conflits qu’a connu la capitale de la région forestière.
«Dans nos différentes rencontres en compagnie des fils ressortissants de la région venus de Conakry parce qu’ils sont inquiets pour leur région et que nous avons d’ailleurs accueilli à bras ouvert pour faire la paix, nous avons posé la question aux patriarches afin de savoir qu’elle est la source des conflits récurrents à N’zérékoré, de 1991 à maintenant ? Parce que près de 1000 fils de la forêt ont perdu leur vie, et qu’est-ce qu’ils peuvent nous proposer comme solution en tant que sujets et acteurs des évènements malheureux ? Ils nous ont dit que c’est l’impunité qui est l’une des causes importantes des conflits en forêt. Au-delà de l’impunité, l’autorité parentale est bafouée par la faute des parents et des enfants mais aussi le non-respect entre les différentes composantes de la société », a expliqué Mohamed Garé.
Poursuivant, le gouverneur précise que suite à cette déclaration des sages, des campagnes de sensibilisation ont été menées et il est ressorti que des jeunes ne connaissent pas leur propre histoire ce qui serait un facteur important dans la fragilisation du tissu social à Zaly.
Plus loin, il déclare «Aujourd’hui, nous avons constaté que les gens ne se respectent pas entre eux, c’est pourquoi nous avons dit la vérité historique. Nous avons dit que le patriarche, la famille fondatrice doit être respecté par tout le monde. Elle a aussi l’obligation du retour du respect vis-à-vis des autres. Pas des rapports de sujet à esclave mais des rapports de complémentarité, sociaux et battit sur la vérité et sur le respect de la dignité humaine. Mais si les jeunes guerzés ne respectent pas le patriarche, comment voulez-vous que les autres le respecte ? Normalement quand le patriarche dit d’arrêter tout le monde doit arrêter parce que c’est l’autorité morale qui mérite tous les honneurs avec respect et considération. Donc, suite à nos différentes rencontres, nous sommes tous tombé d’accord avec toutes les communautés qu’il fallait aller à la paix, la réconciliation, qu’il fallait aller au pardon. Mais avec l’exigence que la loi doit être respectée et que l’impunité doit être combattue et que tous les auteurs de délit ou de crime doivent répondre devant la loi. Qui que tu sois. Que personne ne vienne me voir pour dire que mon fils ou telle personne est en prison intervenez pour nous pour qu’il soit libre. Il est hors de question. Seul le président de la république peut lui faire bénéficier de sa grâce», a martelé le général de police Mohamed Garé avant d’inviter les hommes de média à œuvrer pour l’instauration d’une paix durable dans la capitale de la région forestière.
Moussa Moise Camara, pour lolaPlus.org