Plusieurs écoles publiques dans la commune urbaine de N’zérékoré sont restées fermées ce mercredi 23 septembre 2020, alors que le Président de l’Assemblée nationale guinéenne Amadou Damaro Camara arrivait pour le lancement de la campagne électorale du parti au pouvoir dans la ville.
C’est le cas du lycée Alpha Yaya Diallo, l’une des plus grandes écoles de la capitale, où les salles de classe sont restées fermées toute la journée. Selon certains élèves interrogés par LolaPlus, les encadreurs leur ont chargé d’aller à la place des Martyrs pour la réception du président de l’Assemblée nationale. Ce dernier est dans la région forestière depuis quelques jours dans le cadre de la campagne électorale du RPG. « On n’a pas étudié aujourd’hui parce qu’ils ont organisé une campagne à la Préfecture. C’est ce matin qu’ils nous ont dit que le président de l’Assemblée nationale vient à N’Zérékoré et qu’il nous faut aller à sa réception », a dit un élève rencontré dans la rue par LolaPlus. « C’est le proviseur qui nous a dit d’aller battre campagne à la place des Martyrs », a précisé une autre élève.
Interrogé à cet effet, le coordinateur régional du Syndicat des Enseignants Libres de Guinée (SLECG), Amara Kadiatou Camara, a critiqué cette décision de fermer les écoles au profit d’une campagne électorale. « Il n’y a pas eu cours dans certaines écoles. Ils ont laissé les enfants à partir de 12 heures, d’autres à 9 heures… Je pense que l’objectif était d’aller battre campagne. Parce qu’on n’a pas l’habitude de libérer les élèves à pareille heure. Ils ont dit aux enfants de rentrer et d’aller à la place des Martyrs. Même moi j’étais en plein cours et je devais sortir sur le terrain avec mes élèves pour les travaux pratiques mais avec le mouvement, je n’ai pas pu. J’ai fait cours de 8h à 10h. Et après, les responsables ont jugé nécessaire de faire sortir les élèves des classes », a expliquéAmara Kadiatou Camara.
Et de poursuivre : « c’est une manière de faire que nous avons toujours dénoncée, mais en vain. En principe, les élèves ne doivent pas sortir des classes pour la campagne électorale. C’est purement politique et l’école est apolitique. Ce n’est pas du tout normal. Mon cœur me fait vraiment mal par rapport à cet aspect surtout que le système éducatif à connu assez de perturbations dans ce pays ».
À souligner que les établissements privés, contrairement aux publics, ont régulièrement fait cours.
Moussa Moïse Camara pour LolaPlus.Org