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Thursday 21 November 2024

N’zérékoré/artisanat : lolaplus à la rencontre d’une tisserande professionnelle

Léontine DOPAVOGUI, est l’une des rares tisserandes dans la commune urbaine de N’zérékoré. Economiste de profession et mère de trois garçons, cette dame embrasse ce métier autrefois uniquement réservé aux hommes. Rencontrée ce mardi, 24 novembre 2020, par notre correspondant basé dans la zone, cette citoyenne de Boma, sous préfecture de Samoé nous parle des réalités du métier qu’elle pratique aujourd’hui .

« J’ai choisi ce métier par passion. Quand je voyais des gens le faire à la télévision et sur les réseaux sociaux. Je me suis dit que je peux aussi le faire. C’est comme ça que j’ai eu l’amour du métier de tisserand», introduit l’artisane, avant de rappeler que le métier tant à disparaitre.

Pour aboutir à ses rêves, elle trouve mieux de se confier à Kolou GUILLAVOGUI, sa maitresse, au quartier Gonia où elle a en fin appris ce métier.

Aux dires de Léontine, l’offre est inférieure à la demande dans son atelier. Cela, suite à la valorisation de son produit fini par l’évolution de la technologie ainsi que la modernisation, qui attirent l’attention de la jeune génération sur ledit pagne.

«On disait que ce tissu est uniquement réservé aux sages.Il faut dire qu’actuellement toutes les tranches d’âge sont intéressées par ces pagnes que nous tissons. Parce que tout le monde est sur les réseaux sociaux. Les pays voisins ont tellement valorisé ce tissu que même les jeunes s’y intéressent », a-t-elle précisé.

De nos jours, ce tissu est confectionné à base de laine importé. Léontine rappelle les raisons. « Vous n’êtes pas sans savoir la culture du coton tend à disparaitre aussi dans notre pays. Surtout en région forestière. Et le fil de coton que nous retrouvons dans nos marchés ne sont pas des cotons qui peuvent nous permettre vraiment de bien tisser. Parce que ce ne sont pas des fils consistants. Les gens filent juste pour avoir de l’argent. Nous sommes donc obligés de chercher des laines importées », a-t-elle rappelé.

Cette pratique ne reste pas sans difficultés dit-elle. Elles (difficultés)sont liées non seulement à la variation du prix, mais aussi le retard pour l’obtention des différentes couleurs voulues.

Soucieuse de la couche juvénile ainsi que de la valorisation de ce métier, cette présidente de l’ONG APROFEM-Guinée (association pour la promotion des femmes Guinéennes), invite les jeunes à emboiter ses pas car selon elle, le bureau n’est pas la seule solution pour vivre

« Les jeunes doivent retenir qu’on peut être diplômé et apprendre un autre métier. Moi je ne me vente pas mais, c’est un métier qui me permet aujourd’hui de satisfaire mes besoins et soutenir ma famille », et à l’État « de nous venir en aide en créant des petites activités d’apprentissage », a-t-elle suggéré.

Moussa Moise Camara

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