Les routiniers de la commune urbaine de n’zérékoré, sont aujourd’hui confrontés à d’énormes difficultés par manque de moyens financiers devant les permettre de valoriser leurs œuvres. Cette activité génératrice de revenus, fait de nos jours la convoitise de plusieurs jeunes de la préfecture de N’zérékoré. Mais malheureusement, ce métier ne bénéficie d’aucun soutien de la part de l’Etat Guinéen ni des institutions nationales et internationales.
Au cours d’une visite de travail effectué ce Vendredi, 07 Août 2020, par notre correspondant régional basé en forêt, des responsables rotiniers, ont interpellé le pouvoir de Conakry sur leur situation.
« C’est un bon métier que nous exerçons mais, nous utilisons nos maigres moyens pour acheter les matériaux qui ne sont pourtant pas chers. Mais, ceux qui nous envoient ces matériaux se font aussi rares. Donc, je ne peux pas confectionner par exemple un salon et exposer. Je suis obligé d’attendre les commandes des clients. Quand on expose nos œuvres aussi, les acheteurs discutent trop le prix surtout en cette période de pandémie et j’ai une famille à nourrir. Alors, je suis obligé de donner à moins prix. Donc c’est difficile de s’en sortir », a expliqué Mohamed Kourouma maître rotinier qui pratique ce métier depuis 1996.
Avec une dizaine d’apprentis, Maître Ousmane ne connait pas de difficultés pour l’obtention des matériaux, mais dénonce quand même la non assistance et plaide pour leur prise en charge par la chambre régionale de commerce et de l’artisanat de N’zérékoré.
« Les difficultés que nous avons ici, sont liées au manque de moyens financiers, parce que nous n’avons personne qui puisse nous aider pour des projets. Nous ne sommes pas associés aussi à la chambre régionale du commerce et d’artisanat. Nous n’avons aucune structure qui peut défendre notre cause. Nous demandons aux autorités du pays de revoir notre situation. Le métier est rentable et les clients demandent. Avec ce métier, je parviens à nourrir ma famille (deux femmes et neuf (9) enfants). J’ai aussi construit 2 bâtiments dans ça. Vraiment je remercie Dieu », s’est réjoui ce père de famille.
Agée d’une vingtaine d’années et apprentie dans cet atelier, Katherine Haba rêve de devenir professionnelle rotinière. « J’ai choisi ce métier parce que je l’aime mais aussi pour gagner de l’argent. Je n’ai pas eu la chance d’aller à l’école mais, j’ai mon diplôme en couture qui j’ai obtenu à Conakry. Je viens de commencer ce métier et je souhaite devenir professionnelle ».
À noter que, ces artisans utilisent comme matériaux, le rotin, la liane tiré du raphia mais aussi le bambou, des pointes(…) , pour la confection de leurs œuvres qui sont fréquentes dans la région forestière.
Moussa Moïse Camara, pour lolaPlus.org