Comment mettre fin aux mutilations génitales féminines ? C’est le but de la rencontre qui a réuni ce jeudi des élèves d’une école privée au quartier Yembéya et l’ONG MAFUBO GUINEE. A travers une causerie éducative, les organisatrices ont amené ces écoliers à faire une lecture sur cette pratique dont la plupart sont victimes.
La lutte contre les mutilations génitales féminines est un sujet très préoccupant en Guinée. Malgré les campagnes de sensibilisation pour faire fléchir ces exciseuses la pratique de l’excision continue dans nos sociétés. Après plus d’une heure d’échange avec les participantes, la coordinatrice de la structure MAFUBO GUINEE a estimé que leur message est passé :
« Avec la covid-19 qui existe en Guinée, les filles sont encore victimes des Mutilations Génitales Féminines ce n’est pas normal parce que y’a beaucoup plus de mal que de biens qu’elles ressentent après cette opération. Donc on ne pouvait pas rester bras croisés c’est pourquoi on a décidé de venir aujourd’hui dans cette école pour faire cette causerie éducative avec les jeunes filles. Lors des différentes interventions on a vu que les petites avaient vraiment à en parler. Y’a certains qui ne savaient pas ce que c’est l’excision ; leurs parents les ont envoyés pour leur enlever une partie importante de leur sexualité en tant que femmes. Et y’a beaucoup qui ont décidé de ne pas faire subir ça à leurs filles. C’est l’objectif que nous visons, le fait d’envoyer ces filles au niveau de leur communauté pour les sensibiliser » s’est réjouie Liliane Haba.
Victime des VBG par consentement, Bountouraby Camara dit avoir poussé ses parents à la faire subir cette pratique. Selon cette participante, elle a été influencée par ses camarades qui l’a rejetaient à un certain moment
« À douze ans, toutes mes amies étaient excisées et lorsque je passais, elles se moquaient de moi. C’est là j’ai dit à ma mère si elle ne me fait pas exciser, je ne suis pas son enfant. Mon père me l’a déconseillé mai j’ai insisté. Et finalement elle m’a conduit au village pour faire cela. Quand ma grand-mère m’a vu elle s’est opposée mais j’ai refusé. Aujourd’hui je regrette parce que j’avais perdu beaucoup de sang et même jusqu’à présent je ressens des douleurs. Ma mère a refusé de me soigner. Je lui demande de me pardonner » a regretté cette participante.
Contrairement à Bountouraby, Marie Guilavogui une autre participante n’a jamais subie cette pratique. Elle dit être parfois rejetée par ses copines mais son combat c’est d’aider la société à délaisser l’excision :
« Avant aujourd’hui, je ne savais pas ce que s’est que l’excision. Je veux que vous m’aidiez à dire aux parents d’arrêter cette pratique. Sinon quand vous voyez des gens le faire, il faut porter plainte contre eux »
Certes la plupart de ces mères de familles ont été victimes de cette opération estime Liliane Haba, mais elles ne doivent pas en faire vivre leurs progénitures, a-t-elle conclu.
Amara Simba Sylla.