Ce métier Mme Sona Kouyaté l’a pratiqué pendant plus d’une décennie. C’était d’abord dans la préfecture de Kouroussa auprès de sa grand-mère. Ensuite ce fût les quartiers de Conakry pendant un bon bout de temps. Mais aujourd’hui Mme Sona Kouyaté a dit-elle, définitivement déposé les couteaux.
« J’ai pratiqué la mutilation pendant dix ans, chose que j’ai apprise auprès ma grand-mère au village à Kouroussa. Ensuite je suis venue à Conakry. J’ai continué le métier dans les quartiers. Nous avons ensuite formé un groupe de 9 exciseuses.»
Et d’ajouter :
« Nous avons ainsi continué jusqu’au jour où une ONG m’a rendu visite. Elle m’a expliqué les méfaits de cette pratique. Mais j’avoue que dans un premier temps, ça n’a pas été facile pour moi d’abandonner le métier de ma grand-mère. Et puis beaucoup disaient que c’est nécessaire de continuer parce que cela fait partie de notre coutume. Mais à travers plusieurs sensibilisations, je me suis rendu compte que j’ai fait quelque chose que je ne devais pas faire. Et que c’était une pratique qui était néfaste à la santé des jeunes filles. Alors j’ai décidé d’arrêter définitivement », a confié Mme Sona Kouyaté.
Puis d’indiquer que ce qui lui a surtout poussé à déposer définitivement les couteaux : « c’est mon propre cas. J’ai subi les conséquences de l’excision sans me rendre compte. Moi-même j’ai été excisée et à cause de ça, j’ai subi une intervention chirurgicale. Mais c’est après la formation que je me suis rendu compte que j’étais en train de subir les conséquences de l’excision sans me rendre compte. »
Plus tard, Mme Kouyaté a commencé la sensibilisation en tant qu’activiste de la société civile pour l’abandon dudit fléau.
« On s’est rendu un jour sur le terrain dans la commune de Kaloum. Dans une concession, presque toutes les femmes qui se sont confié à nous avaient les méfaits de l’excision mais sans le savoir », a indiqué l’ex exciseuse, Mme Sona Kouyaté.
Robert Dassassa