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Friday 18 October 2024

Mort d’Evguéni Prigojine : silence du Kremlin, un mémorial improvisé à Saint-Pétersbourg

Le patron du groupe Wagner, Evguéni Prigojine, son adjoint et huit autres passagers sont morts dans le crash d’un avion, mercredi, au nord-ouest de Moscou, selon l’agence russe du transport aérien et un ministère. Moscou n’a pas encore réagi officiellement, mais un mémorial improvisé a vu le jour devant le siège du groupe paramilitaire à Saint-Pétersbourg.

Evguéni Prigojine, à l’origine d’une rébellion avortée en juin, son adjoint et huit autres passagers sont morts dans le crash d’un avion privé, mercredi, au nord-ouest de Moscou, selon l’agence russe du transport aérien et un ministère.

Le Kremlin et le ministère de la Défense n’ont pas réagi dans l’immédiat.

Tôt jeudi 24 août, près de Kujenkino, des policiers bouclaient l’entrée de la zone du crash, tandis que des personnes se recueillaient à Saint-Pétersbourg devant le siège de Wagner, déposant des écussons du groupe paramilitaire, des fleurs rouges et des bougies, selon des photographes de l’AFP.

“Nous n’avons pas de mots”, a déclaré à l’AFP devant le mémorial improvisé un homme masqué apparemment membre de Wagner, portant une casquette et un sweat-shirt avec le logo de l’organisation et appelant à soutenir “Evguéni Viktorovitch (Prigojine) et tous nos commandants”.       

Vladimir Poutine fait un discours sans mentionner le crash aérien

Pendant que les opérations se poursuivent, le président Vladimir Poutine a prononcé un discours à l’occasion du 80e anniversaire de la bataille de Koursk au cours de la Deuxième Guerre mondiale, se rendant dans cette région du sud-ouest de la Russie, frontalière de l’Ukraine.

Sans mentionner le crash, Vladimir Poutine a salué sur scène, devant la foule, le “dévouement” et la “loyauté” des soldats russes en Ukraine, qui “combattent avec courage et détermination”.

Un conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak, a quant à lui sous-entendu qu’Evguéni Prigojine a pu être éliminé par le Kremlin.

Le président américain, Joe Biden, s’est lui dit “pas surpris” de la possible mort du patron de Wagner, estimant que “peu de choses se passent en Russie sans que Poutine n’y soit pour quelque chose”.

Le porte-parole du gouvernement français, Olivier Véran, a estimé qu’existaient “des doutes raisonnables” sur “les conditions” de ce crash aérien.

La meneuse de l’opposition biélorusse en exil, Svetlana Tikhanovskaïa, a espéré sur X que “sa mort (puisse) démanteler la présence de Wagner en Biélorussie”, un pays allié de Moscou, qualifiant Evguéni Prigojine de “meurtrier” qui “ne manquera à personne”.

Le patron de Wagner semblait aller et venir en Russie malgré son statut de paria

Evguéni Prigojine a été à l’origine en juin d’une rébellion dirigée contre l’état-major russe et le ministre de la Défense Sergueï Choïgou. Ses hommes avaient brièvement capturé des sites militaires dans le sud de la Russie avant de se diriger vers Moscou. Vladimir Poutine l’avait qualifié de “traître”, sans prononcer son nom.

Evguéni Prigojine avait rapidement renoncé à cette mutinerie, en plein conflit en Ukraine. Elle avait pris fin le 24 juin au soir avec un accord prévoyant son départ en Biélorussie, tandis que ses combattants pouvaient l’y rejoindre, entrer dans l’armée russe régulière ou retourner à la vie civile.

Mais lundi soir, le patron de Wagner est apparu dans une vidéo diffusée par des groupes proches de Wagner sur les réseaux sociaux, où il affirmait se trouver en Afrique pour “rendre la Russie encore plus grande sur tous les continents et l’Afrique encore plus libre”.

Après la rébellion, une partie des combattants de Wagner s’est rendue en Biélorussie où ils ont participé à la formation des forces armées de ce pays. Or, pour une raison jamais expliquée, le patron de Wagner semblait aller et venir en Russie malgré son statut de paria, jusqu’à participer quelques jours après sa révolte à une réunion au Kremlin.

En Ukraine, Evguéni Prigojine s’était illustré lors de la longue et sanglante bataille pour Bakhmout, dans l’Est, capturée en mai au prix de lourdes pertes. C’est lors de cette bataille que son conflit avec les hauts responsables militaires russes s’était envenimé, Evguéni Prigojine les accusant d’incompétence et de ne pas lui livrer assez de munitions.

Avec AFP

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