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Saturday 23 November 2024

MODÈLE ET PROCESSUS DÉMOCRATIQUE À NOTRE RYTHME. ET SI ON FAISAIT DIFFÉREMMENT ?

En Afrique francophone, la démocratie multipartite a tué plus que les régimes de parti unique.C’est vérifiable au Togo, au Niger, en Côte d’Ivoire, au Congo, au Burundi, en Centrafrique, au Burkina, au Mali, à Madagascar, aux Comores, en Centrafrique,…

En Guinée, entre 1990 et 2021, la démocratie a tué plus de Guinéens que sous le régime du parti unique, entre 1958 et 1984.

Je crains que la soif du pouvoir emmène nos politiques à se servir des clivages ethno-commautaires pour conquérir et s’arc-bouter au pouvoir.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, notre démocratie sera toujours caractérisée par l’ethnostratégie, au regard de la configuration géo-sociologique de la Guinée.

Cette appréhension m’inspire à suggérer une démarche particulière pour permettre au peuple de se prononcer sur un modèle politique susceptible de produire moins de violences et de fissures sociales.

Il s’agit de proposer et soumettre à référendum 2 modèles :

1) LE MULTIPARTISME INTÉGRAL TEL QU’IL EST PRATIQUÉ. Avec pour inconvénient majeur, la marque et l’influence ethniques et communautaires qui caractérise la classe politique. D’où le replis identitaire et les violences qui y sont liés.
Force est de reconnaître que le débat politique est quasi-stérile sous ce modèle. Il repose plus sur des subjectivités et des appréhensions communautaires que sur des critiques et des suggestions portant sur le développement économique et social.
Aussi, le débat et la culture démocratique fait cruellement défaut à nos formations politiques qui sont tenues par des monarques ou des leaders inamovibles, véritables bailleurs de fonds des partis.
C’est pourquoi la culture démocratique fait réellement défaut à l’intérieur de nos partis. C’est à ce niveau que nous préparons les apprentis dictateurs. Il en ainsi partout dans l’espace francophone.
C’est dommage.
Il va falloir réfléchir pour tenter autrement.

2) LE BIPARTISME.
Le bipartisme consiste à limiter le jeu politique à 2 grandes formations qui auront plus de chances de marquer leurs transversalités sur la base des idées et des projets de société.
En idéologie, en philosophie comme en politique, la réflexion est généralement axée sur 2 principales voies autour desquelles gravitent des concepts affiliés.
C’est la voie libérale et la voie socialiste, devenue la “Social-démocratie“.
Le bipartisme que je voudrais soumettre à réflexion, consiste à inviter tous les Guinéens aspirant au libéralisme, à se regrouper pour créer et organiser leur Parti politique sur toute l’étendue du territoire et à installer ses organes de la base au sommet.
À l’échelle nationale, le parti organisera sa Convention pour choisir son candidat à l’élection présidentielle. Ici, le Parti aura l’avantage d’asseoir la culture démocratique en son sein, contrairement à la réalité actuelle. Il définira son idéologie, fera sa propagande et “vendra” son projet de société sur des bases rationnelles et civilisées.
Il en sera de même pour tous les Guinéens qui aspirent au modèle contraire, le modèle socialiste, dans le sens réformateur du terme.

Le bipartisme a 2 avantages majeurs pour la Guinée.
a) elle aura la chance de faire disparaître ou d’atténuer les replis et clivages ethniques et régionaux dans le jeu politique.
b) elle donnera un caractère réellement national aux 2 formations.
c) elle favorisera l’alternance qui donnera un contenu réel à notre démocratie.

COMMENT FAIRE ?
C’est simple !
Si nous le voulons, nous n’aurons pas besoin d’injonctions de la communauté internationale.

Il suffit de :

1) expliquer aux populations le bien-fondé de l’idée, au regard des violences qui ont caractérisé notre pays ces 30 dernières années.
La campagne d’explication doit se faire dans toutes les langues vivantes et toucher le monde rural en particulier.
2) soumettre le projet à référendum pour permettre au peuple de choisir entre LE MULTIPARTISME INTEGRAL ET LE BIPARTISME.

Le choix du peuple à travers le référendum, sera retenu et appliqué.
C’est ce référendum qui devra précéder le grand référendum portant sur l’adoption de la Constitution.
Qu’on ne dise pas que cette procédure n’existe nulle part au monde.
Il va falloir enfin que les Africains pensent pour eux-mêmes, en fonction de leurs réalités. Cessons d’imiter naïvement ceux qui sont en avance de 2 modes de production sur la Guinée.

L’histoire et la composition géographique et sociologique de notre pays sont différentes de tous les autres pays. Nous devons réfléchir pour donner à cette particularité un modèle qui lui sied pour la paix, la démocratie vraie et le développement.

Toute ma reconnaissance anticipée pour toute contribution à ce débat.

Que DIEU nous éclaire de sa lumière.

Ibrahima Jair Keita

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