Le président de la transition colonel Mamadi Doumbouya tient mordicus à la construction des sièges des entreprises minières évoluant sur le sol guinéen. Pour preuve, quelques mois après la prise du pouvoir, il a interpellé le ministre des mines et les sociétés concernées sur la faisabilité de cette volonté.
Lors de la dernière session du conseil des ministres tenu le vendredi 27 octobre, cette question est revenue sur la table. Selon le compte-rendu du ministre porte-parole du gouvernement, le président de la transition a de nouveau interpellé le ministre des Mines et de la géologie sur ce sujet.
La rédaction de votre quotidien d’informations a rencontré un économiste-consultant qui a largement intervenu sur cette affaire de construction de siège des sociétés minières.
Selon lui, la construction des sièges n’est pas une obligation pour les entreprises minières évoluant sur le territoire. « Une société locale requiert une résidence locale, cette résidence locale peut être soit pour toi (construit) ou pris en location ». Maintenant, dit-il, ce que le gouvernement demande, c’est qu’au lieu que ces gens là soient en location, il leur donne le terrain pour qu’elles construisent leurs sièges. « Ce n’est pas en soit une obligation. C’est une invite forte on peut dire comme ça. Parce que ça ne figure pas dans les conventions. Dans les conventions il n’est pas dit que ces entreprises doivent construire leurs sièges en Guinée. Ce qui est dit, il faut élire domicile. Élire domicile, c’est le lieu principal de ton activité, c’est là que tu vas recevoir la boîte postale, les impositions, c’est là que l’huissier peut déposer un courrier te concernant. Ce lieu peut être pour toi dans ton patrimoine, parce que construire, lorsqu’une entreprise vient acquérir un terrain et y construire ça devient un actif pour lui. Ça entre dans sa comptabilité comme actif immobilisé. Quand elle est en location ça devient une charge locative. En comptabilité de l’entreprise ça n’a pas les mêmes significations »,a-t-il précisé.
D’après notre économiste, lorsqu’une entreprise construit un siège dans un pays, à la fin de son opération elle peut céder, vendre ou liquider. « C’est un bien qui l’appartient »
Pour finir, notre source nous apprend qu’aucune sanction ne peut découler lorsqu’une entreprise ne construit pas son siège. « Il n y a aucune contrainte, aucune obligation. Lorsque vous regardez les conventions vous ne verrez nulle part où c’est mentionné qu’une entreprise doit construire son siège ».
Daouda Yansané