Dans la soirée d’hier lundi, 06 avril 2020, sous les instructions du Chef de l’Etat Guinéen, Dr Ibrahima Kassory Fofana de la primature a annoncé un plan de riposte économique contre le Covid-19. Ces mesures concernent entre autres, la gratuité des factures d’eau et d’électricité durant 3 mois, celle dans le transport en commun mais aussi le maintien des prix habituels quant au payement des frais de loyer. Mais cet accompagnement selon le leader du parti Bloc Libéral, n’aura aucun effet incubateur ni sur l’économie Guinéenne ni sur la population.
Répondant à l’appel téléphonique du correspondant de lolaplus.org basé à Conakry, Dr FayaMillimono, l’un des opposants au pouvoir Condé, a affiché un sentiment de déception à notre micro. Pour lui, la mesure phare qui aurait puis servir d’oxygène à la population et par ricochet à l’économie, était tout simplement, la diminution du prix du carburant à la pompe.
« Ce sont des mesures qui seront inefficaces du point de vue soutien que l’Etat devait apporter aux populations afin de leur permettre de passer ces moments difficiles. Elles n’auront aucun effet incubateur sur l’économie Guinéenne qui est en train de mourir. La mesure phare qui aurait servi d’oxygène à la population et par ricochet à l’économie, était la diminution du prix du carburant à la pompe. Ceci pour l’ajuster par rapport au prix du baril sur le marché international. Alors le fait de refuser de réajuster rendra très difficile la vie de la majorité des Guinéens mais, contribuera également à faire disparaître le secteur économique de notre pays », a déclaré le Président du BL.
Parlant de la gratuité des bus du gouvernement, ce leader politique Guinéen pense que cette mesure est de nul effet, quand on sait que le poids dans le transport public dans notre pays ne fait même pas 1%. « Il faut dire à ce niveau que c’est seulement ceux qui sont un peu nantis et qui ont des forages qui vont plus ou moins sentir ces mesures. Mais ce qui est marrant, c’est que ceux-là qui ont aussi cette eau dite potable, c’est juste un pourcentage très réduit de la population. De même, quand ils parlent des loyers publics, qu’ils nous communiquent alors le nombre de ceux qui sont dans ces édifices publics pour un pays qui ne compte que 2% de notre population et dans ce pourcentage, 80% ne sont pas dans les édifices publics ».
Dr. Fara Millimouno dira que, le gouvernement devrait voir le secteur de l’éducation privée qui constitue l’un des plus grands employeurs Guinéens surtout dans la ville de Conakry, où on peut compter plus de 500 écoles primaires et secondaires privées mais dont les enseignants sont aujourd’hui à l’abandon. Alors compte tenu de l’impact socioéconomique de certains secteurs comme l’agriculture, l’Etat devrait en principe orienter les grandes lignes vers ces campagnes en cette période de crise sanitaire.
« Quand nous sommes en situation de pandémie et que le transport est maintenu très cher, cela agit sur la capacité des agriculteurs de se procurer des intrants nécessaires à leurs pratiques agricoles tels que les semences, les engrais, les insecticides pour pouvoir mener à bien leur activité. Alors l’Etat aurait pu prévoir pour ce plus grand nombre du côté de la campagne et qui ne vit que de l’agriculture et de l’élevage, des sommes d’argent qui devaient soutenir directement ces secteurs. Mais malheureusement vous n’aviez entendu nulle part dans ces mesures, quelque chose du genre à pourvoir gratuitement ces gens dans ce sens. Or, c’est là qu’ils résident en grand nombre », a regretté l’opposant FayaMillimono.
Conakry, Robert Mellano pour lolaplus.org