En compagnie d’une délégation venue de Conakry dont le ministre Papa Koly Kourouma et le candidat à la députation Me Togba Zogbélémou, les autorités préfectorales et régionales de N’Zérékoré ont animé samedi une conférence de presse sur la réforme constitutionnelle.
La conférence a été animée à la Maison des jeunes de N’Zérékorée en présence de quelques étudiants et des mouvements de soutien au RPG-arc-en-ciel, le parti au pouvoir. Dans son intervention, le Pr Zogbélémou a expliqué « la nécessité » d’adopter une nouvelle constitution en Guinée. « Je dois vous rappeler que la Constitution de 2010 a été rédigée dans des conditions très particulières. Après les évènements tragiques que nous avions connus avec le Président Dadis, il y a eu la déclaration du 15 janvier 2010 qui avait posé les bases de la fin du régime militaire. Dans cette déclaration, le premier tour des élections présidentielles avait été fixé fin juin. Et le Conseil National de la Transition avait été chargée par le Président du CNDD, le Général Konaté, de rédiger une Constitution », a entamé l’ancien ministre de la Justice.
Pour Togba Zogbélémou, l’Assemblée nationale transitoire n’avait pratiquement pas le temps optimal de doter la Guinée d’une constitution inclusive. « L’Assemblée avait été constituée le 13 mars et devait rédiger les textes constitutionnels et législatifs nécessaires à l’élection présidentielle dont le premier tour avait été fixé fin juin. Donc, dans moins de six mois. Vu le timing, il n’y avait pas beaucoup de temps pour installer le CNT, les commissions de travail et autres. Si bien que la Constitution de 2010 a été faite pratiquement en un mois et promulguée le 7 mai 2010 par le Général Sékouba Konaté. Une Constitution rédigée dans ces conditions ne peut pas ne pas manquer de problèmes. Surtout que beaucoup étaient venus à la rédaction de cette constitution avec l’idée de blocage, de verrouiller tous les rapports entre tous les organes. Les quelques juristes que nous étions, avions du mal à nous faire entendre », a expliqué Me Zogbélémou.
Il a poursuivi : « la commission constitutionnelle était conduite par un syndicaliste. Il n’était même pas juriste. C’était une véritable bagarre. On a pu, bon an mal an, rédiger le texte qui a été promulgué… Le peuple n’a pas été consulté. Certains l’ont même qualifié de Constitution illégale parce que le peuple a été privé de son pouvoir.»
N’Zérekoré, Moussa Moise Camara pour Lolaplus.org