Résumé de la semaine
Après deux mois d’interruption pour diverses raisons, le procès des évènements du massacre du 28 septembre a repris le lundi 10 juillet 2023 au tribunal de Dixinn, délocalisé à la cour d’appel de Conakry. Dans la poursuite de sa déposition, Marcel Guilavogui est revenu sur quelques actions qui se sont déroulées dans l’enceinte du stade du 28 septembre en 2009, les évènements du 03 décembre de la même année et le cas Géneral Sékouba Konaté.
D’après Marcel Guilavogui, le jour du massacre, quand il a été au stade, la première personne qu’il a vu est le commandant Toumba Diakité qui était en train de donner des coups durs à des bérets rouges.
« Le commandant Toumba m’a même donné un coup par erreur et dire Marcel c’est quoi ça ? Et puis il est sorti avec les leaders.
Et il faut dire que ce sont les soldats mal formés qui ne connaissent rien qui étaient dans les bérets rouges, c’est des hommes de Kaleya. Que le président Dadis ait le courage de demander pardon. Pourquoi Dadis a refusé de dialoguer avec les leaders politiques ? Tu as quitté Labé, tu as eu une journée pour parler aux leaders mais il a refusé. Il est le principal coupable de ces évènements », estime Marcel Guilavogui.
Il poursuit également : « quand j’ai vu que Toumba est sorti, je me suis senti seul mais quand j’ai tourné à ma gauche vers la tribune, j’ai vu les gens en maillot Chelsea et d’autres étaient en cauris et armés. Je suis allé leur demander qui leur a dit de venir ici. Il y a eu un parmi eux qui m’a braqué des PMAK. Avant que je ne finisse de leur parler, ils ont vidé leurs balles sur moi. Comme ça ne m’a pas atteint donc ils ont fui. Lorsque la voiture de Tiégboro a avancé, je l’ai suivi. Arrivé à la clinique Ambroise Paré, j’ai vu la voiture de Toumba et quand Tiégboro est descendu je lui ai dit qu’il est mis aux arrêts là-bas. Ses gardes ont braqué l’arme sur moi, j’ai fait sortir la grenade dans ma poche et Toumba s’est approché de moi pour me dissuader et je lui ai dit d’envoyer les leaders ailleurs. Toumba n’a pas discuté, Toumba a oublié seulement la partie là », révèle-t-il.
Événements du 03 décembre au camp Makambo
Le 03 décembre 2009, le commandant Toumba Diakité a ouvert le feu sur le capitaine Moussa Dadis Camara, au camp Koundara, actuel camp Makambo.
« Ce n’était pas un coup d’Etat. Ce qui s’est passé au camp de Koundara, est la conséquence de l’événement du 28 septembre. Si vous voyez que le président Dadis n’a pas situé de responsabilité dans les événements du 28 septembre, ce qu’il est le seul coupable. Dadis m’a détruit, il m’a trahi. J’ai fait 14 ans sans qu’il ne dise rien, je n’ai pas puis suivre mes études à cause de lui, mes enfants souffrent et certains n’ont pas eu de bonne éducation », regrette Marcel Guilavogui.
Concernant sa présence au stade conformément à ce que l’acteur politique Lounceny Fall a dit, l’accusé a laissé entendre : « je ne dis pas que tout ce qu’il a dit est faux. Monsieur Fall dit qu’il m’a vu au stade c’est vrai, mais dire que je l’ai frappé avec une matraque, non c’est faux. Je ne suis pas policier ni gendarme. Même Toumba n’a pas compris ma technique. Si on dit que Toumba a sauvé les leaders, c’est vrai, mais j’ai aussi contribué. Que le capitaine Dadis accepte de récolter ce qu’il a semé », lance le capitaine Marcel Guilavogui.
Cas Général Sékouba Konaté
Parlant du cas spécifique du général Sékouba Konaté qui n’est pas inculpé dans cette affaire, mais qui est souvent cité par le capitaine Moussa Dais Camara, il a déclaré que cet officier de l’armée guinéenne n’a rien à voir dans cette affaire. Selon lui, ne faut pas salir l’image de ceux qui ne sont pas associés à cette affaire.
« Non, le Général Sékouba Konaté n’a rien à avoir dans les évènements du 28 septembre. Le président Dadis et le président Konaté sont tous nos deux grands mais, en vérité, si le Général Sékouba était à Conakry, cet évènement n’allait pas se dérouler de la sorte. C’est un vrai militaire. Si c’était lui, il allait prendre ses responsabilités et accepter en assumant au lieu de livrer à tort ses subordonnés. Le général Sékouba Konaté, c’est un vrai militaire, un guerrier. Ça fait mal, mais c’est ça. C’est un homme qui n’a pas peur. Il faut suivre toutes ses vidéos qu’il faisait auparavant, il dit toujours le président Dadis n’a qu’à dire la vérité », a-t-il déclaré.
L’audience a été renvoyée au lundi 17 juillet 2023 pour suite des débats dans cette affaire.
Ousmane D Yansané