Le district de Zogota, sous-préfecture de Kobela dans la préfecture de N’Zérékoré a été une scène de théâtre d’un violent affrontement entre les habitants dudit village et les forces de défense et de sécurité, dans la nuit du 03 au 04 Août 2012. Ce jour-là, les hommes armés ont fait une irruption musclée dans la cité et tiré à bout portant sur les citoyens qui protestaient contre la politique de recrutement de la société VALEY-BSGR. Au total cinq morts sur place, un mort à l’hôpital régional de N’Zérékoré et un autre cinq plus tard, des suites de déception. Plusieurs autres ont été blessés selon les témoignages recueillis sur place.
Après dix années d’attente, aucune justice n’est rendue par les autorités Guinéennes. C’est pourquoi le collectif des avocats de la partie civile et les citoyens de la localité ont organisé ce jeudi, 04 Août 2022, le dixième anniversaire pour solliciter auprès des nouvelles autorités la justice, afin de rétablir les ayants droits.
Me Pépé Antoine Lamah membre du collectif des avocats de la partie civile revient sur les faits : << Cette attaque nocturne s’est soldé par la mort de cinq citoyens abattus froidement sur le champ et un sixième succombé de ces blessures le lendemain matin à l’hôpital régional de N’Zérékoré, une autre victime, la veuve a succombée cinq années plus tard en attendant la justice d’autres ont perdu leurs biens matériels.>>
En plus de ces morts plusieurs autres ont été blessés et d’autres arrêtés rappelle Me Pépé Antoine Lama. << Ceux qui sont sortis de leurs maisons ont reçus de tirs à balles réelles, d’autres les gaz lacrymogènes, les plus chanceux ont été arrêtés et torturés avant d’être amené manu-militari à N’Zérékoré où ils se sont arbitrairement détenus pendant plusieurs jours.>>
Les victimes sont appuyées par les institutions de défense des droits de l’homme notamment les MDT (Les mêmes droits pour tous) ont mené plusieurs combats pour obtenir la justice mais sans succès.
<< Les victimes avec l’aide de l’ONG les MDT ont déposé une plainte avec constitution de partie civile le 23 Août 2012 devant le doyen des juges d’instruction du TPI de N’Zérékoré. Nous avons aussi le courant Octobre 2018 saisi la cour de justice de la CEDEAO. Malgré toutes ces démarches, la plainte est encore sans suite judiciaire à la date d’aujourd’hui.>> A déploré Me Antoine
Au cours de cette communication à Zogota, les avocats ont interpellé le gouvernement, la CEDEAO à faire face à ce dossier afin que la justice soit rendue. << Si nous devons parler de la refondation il faut bien que les lumières soient mises sur les massacres de Zogota, il faut que ces massacres figurent parmi les préoccupations des autorités judiciaires du pays.>> A martelé Me Pépé Antoine Lama membre du collectif des avocats de la partie civile.
N’Zérékoré René Sakele Leno pour Lolaplus.