Pour rappel, c’est dans la nuit du 3 au 4 août 2012, qu’une expédition punitive des forces de défense et de sécurité a eu lieu à Zogota, une localité située dans la région de N’Zérékoré, au sud de la Guinée. Les habitants de cette localité réclamaient le respect de la responsabilité sociétale d’une entreprise de la place. Malheureusement,le lendemain c’est un massacre que les guinéens ont découvert.
L’inertie de l’Etat guinéen de rendre justice aux victimes, a amené ces dernières à se tourner vers les juridictions supranationales. Chose faite, le mardi 10 novembre dernier, à Abuja/Nigéria, la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, CEDEAO a condamné l’Etat Guinéen et l’a demandé de payer un montant de 4,56 milliards de francs guinéens environs 463 000 dollars américains aux victimes.
L’agent judiciaire de l’Etat, Me Lansana Sylla, celui qui a défendu ledit dossier au compte de l’Etat guinéen, de réagir suite à cette décision. Vraisemblablement, dit-il, tout porte à croire que les moyens de défense pertinents et imparables invoqués par l’Etat guinéen dans son mémoire en date du 19 novembre 2018, reçu au greffe de la Cour le 27 novembre 2018, n’ont été pris compte.
« A cet égard, il est important de préciser qu’une procédure était déjà en cours devant les juridictions nationales, pour pouvoir situer toutes les incohérences. Dès lors, l’Etat guinéen se réserve le droit d’user de tous les moyens légaux pour faire rétablir la vérité des faits, tant devant les juridictions nationales aussi devant la même Cour de la CEDEAO ».
Richard Dassassa