Le Ministre porte-parole du gouvernement a jeté un pavé dans la marre trouble de la transition, en milieu de semaine dernière. C’était sans surprise que cette autre sortie de Ousmane Gaoual, allait faire l’effet d’une déflagration. Dans un sens ou dans l’autre.
Pour rappel, l’actuel ministre des postes, télécommunications et de l’économie numérique, sans ambiguïté aucune, ni langue de bois, a clairement fait savoir à l’opinion, à l’effet de rassurer celle-ci, qui n’a jamais caché son inquiétude au sujet de l’hypothèse d’une confiscation du pouvoir par les militaires, que son patron au palais Mohamed V, ne restera pas au pouvoir, un jour de plus, au terme des deux années de transition, convenus avec la CEDEAO, dans un compromis pourtant annoncé dynamique.
«Il ne restera pas une heure de plus au terme des deux ans du chronogramme de la transition. Au cas échéant, ce sera avec quelqu’un d’autre», telle est la quintessence de cette mise au point très importante de Ousmane Gaoual, qui, par ailleurs, et très curieusement, n’apparaît pas dans le compte rendu hebdomadaire du conseil des ministres.
Un conseil des ministres au cours duquel, faut-il le préciser, ces propos ont été prêtés au chef de l’Etat. De quoi donc faire douter les plus sceptiques. Mais peu importe !
Car indépendamment de ce détail non moins important, le FNDC n’en était pas du tout convaincu. Le front anti troisième mandat d’Alpha Condé, qui récidive contre la junte, après une période de très grande incertitude, donc après être resté longtemps sous éteignoir, s’en est plutôt moqué. Il a passé en dérision cette annonce avec des arguments, hélas, toujours ressassés.
En revanche, la difficulté pour ce mouvement, réside dans la stratégie de mobilisation. Celle qui vise à s’enticher avec tout le monde, notamment ceux avec lesquels ils avaient tracé une ligne rouge de non-collaboration, cette stratégie paraît pour l’opinion comme un reniement.
Le jeudi 16 février, le FNDC devrait surmonter cette difficulté, pour mobiliser contre la junte au pouvoir.
Cependant, cet autre appel à manifester, au-delà d’une déclaration rendue publique par le quatuor, au ton mesuré, a eu une résonance pour le moins timide, le week-end écoulé, dans les QG des partis politiques concernés, lors de leurs AG. Peut-être, à cause de la traque contre leurs cadres ainsi que des restrictions de toute nature qu’ils subiraient.
Pour cela, c’est aussi un constat, ils s’abstiennent d’assumer publiquement leur soutien à la marche du FNDC, de peur de gonfler les rangs dans les prisons.
Ce qui veut dire que la peur du bide qui est sur les lèvres d’opposants, dans ce combat pour l’émancipation, n’est qu’illusoire.
En réalité, personne ne veut être le prochain sur une liste noire de prétendants involontaires aux cales de la maison centrale.
C’est un choix qui est questionné, analysé et contesté dans un régime militaire inflexible.
Ainsi, la question de la mobilisation taraude les esprits. Il s’agit de savoir comment cela sera-t-il possible, au-delà du bluff et des grandes annonces, dans un contexte de répression ?
En effet, il est difficile de compter sur l’ex parti au pouvoir, le RPG-AEC, qui a du mal à trouver les arguments pour convaincre ses militants de la nécessité de se confondre à l’initiative d’un nouvel ami, longtemps décrit comme étant le plus grand ennemi.
Il est tout aussi difficile de compter sur l’UFDG, le parti gros pourvoyeur de manifestants, quand on y hésite à faire sien le combat de tous et de s’exposer à la caricature habituelle.
Incontestablement, le FNDC est face à l’ultime défi de la mobilisation ! Il en va de sa survie !
In DjomaMedia