Volontiers, à la fin de la journée de manifestation, les organisateurs se sont réjouis du déroulement. Dans une déclaration dont ils ont le don,« le bilan de la journée de manifestations » a été présenté. A leur suite, le gouvernement également, a fait son bilan officiel de la journée.
Au même moment, vu de l’extérieur l’image du pays est déjà atteinte. En attendant les répercussions, à l’intérieur, l’économie et les finances du pays subissent. Et inévitablement, la manifestation fera l’objet de débats, analyses et commentaires sous plusieurs angles.
Pendant ce temps, le tissu social continue de s’effriter, les familles des blessés et les blessés eux-mêmes
Souffrent dans leur chair et portefeuille. A peine, si on les rend visite, si leur sacrifice est pris en compte, si leur sort comptera un de ces jours.
Et ces familles qui encore, enregistrent des cas de mort, ne sauront jamais les vraies raisons du sacrifice ultime consenti par les leurs. Parce que, les raisons démocratiques déclarées, contrastent comme la lame et le calice, avec les intérêts égoïstes inavoués. Les enquêtes et les procès sont peut-être un lot de consolation, mais n’ont jamais favorisé la résurrection.
A ce stade, plusieurs options s’offrent aux guinéens. En sortir pour avancer ou s’enfoncer pour rétrograder, mais avec le remord, de voir les autres pays supplanter la Guinée.
Vivre la démocratie à l’occidentale pour côtoyer sans cesse les conflits de toute nature ou, l’adapter aux réalités locales en vue d’en tirer profusément profit.
S’entendre pour construire ou se contester pour se détester suite aux crises inutiles mais imparables.
S’organiser contre la spoliation ou se duper de manière continue, pour regarder les richesses du pays s’envoler et profiter à d’autres pays.
Sinon, il n’y a rien eu de nouveau, ce 16 février 2022 que les guinéens n’ont pas encore entendu, observé, enregistré et subi auparavant. Les brûlures de pneus, les mineurs surexcités dans la rue, malgré la publication d’un guide du manifestant, des jets de pierres, le jeu de cache-cache entre forces de l’ordre et manifestants.
Comme à l’accoutumée, sur le terrain les forces de l’ordre durement éprouvées, ont fait usage de gaz lacrymogène comme d’habitude et pourchassé les manifestants. Elles ont également enregistré des cas de blessés, tout comme, il y a en eu parmi les manifestants.
Les commerces dans les zones de tension fermés, les usagers desdites zones inquiétées et, l’administration paralysée à cause des travailleurs qui ont opté par principe, pour la prudence.
Toujours, sur les cinq communes de la capitale, une seule s’est illustrée, la commune de Ratoma et ses quelques quartiers que sont, Hamdallaye, Bambeto, Causa et ses transversales 6,7 et 8.
Pourquoi s’obstiner à utiliser des stratégies perdantes ? Pourquoi se borner à endeuiller des familles qui n’auront jamais les dividendes d’un combat égoïste ?
Le célèbre Victor Hugo disait que, l’entêtement sans intelligence c’est la sottise soudée au bout de la bêtise, lui servant de rallonge.
Bella Kamano