Le 28 mai dernier, les habitants du district de Kôlômon rélevant de la sous-préfecture de Kondianakoro ont été victimes d’une violente attaque de la part des habitants de Tièrôba associés à ceux de Gbenso. Même s’il n’y pas eu de perte en vie humaine, plus d’une centaine de cases, de nombreuses têtes de bétail, et des plantations ont été réduit en cendres dans cette localité. Une semaine après, cette tragédie, qui a également fait plusieurs blessés graves hospitalisés, les habitants Kôlômon demandent un soutien auprès de l’État guinéen.
Le litige entre les districts de Kôlômon et Tièrôba, relevant tous deux de la sous-préfecture de Kondianakoro, dure depuis maintenant 2 ans. Il porte sur la propriété d’une mare, revendiquée par les deux localités. Le mardi 28 mai 2024, des hommes armés ont brusquement fait irruption à Kôlômon, ouvrant le feu de manière violente. Les conséquences de cette attaque ont été dévastatrices : une vingtaine de personnes ont été blessées par balle, dont 11 ont été hospitalisées en urgence. De plus, 180 cases et 55 entrepôts ont été réduits en cendres, 22 magasins ont été vandalisés, et de nombreuses plantations ont été complètement détruites par les flammes. Face à ces difficultés, la communauté de Kôlômon, victime de cette attaque, sollicite l’aide et l’assistance du gouvernement guinéen.
« J’étais chez moi à la maison, j’ai reçu un appel m’informant que les citoyens de Tièrôba sont vers ma plantation, comme on avait un décès ce jour au village, je suis allé là-bas d’abord. Après un jeune est venu nous dire au village, que plus de hommes de Tièrôba sont allés lui trouver dans son champ pour lui dire de quitter en confisquant tous ses outils de travail. Nous avons mené des démarches auprès sous-préfet de Kondianakoro pour qu’il intervient, mais entre-temps, ils ont abattu 18 bœufs par arme à feu. Le lendemain, ils sont venus attaquer le village et brûler ma plantation. J’avais plusieurs variétés d’arbres fruitiers plantés que j’ai perdu. Je nourri plus de 60 personnes grâce à cette plantation, détruire c’est un véritable coup pour moi. Nous demandons au gouvernement de nous porter une assistance pour que nous puissions sortir de cette situation alarmante. Même pour avoir la nourriture aujourd’hui est extrêmement difficile », a expliqué Zakaria Keïta.
Depuis cette tragédie, les habitants de Kôlômon vivent dans un total désespoir, n’ayant reçu aucune visite ni soutien de la part des autorités préfectorales et communales de Mandiana. Cette absence de soutien crée un sentiment d’abandon au sein de la communauté, qui espère pouvoir compter sur un soutien et une aide efficace pour se relever de cette terrible épreuve.
« Cette attaque nous a causé d’énormes pertes. Ils ont brûlé tous dans le village. Même les ustensiles de cuisine de nos femmes sont partis en fumée. Heureusement que nous avons quitté le village, sinon ils allaient tous nous tuer. Mais ce qui nous étonne, depuis cette attaque, aucune autorité de Mandiana n’a mis pied ici ne serait-ce que pour nous soutenir ou constater les dégâts. C’est seulement le Sous-préfet et Maire de Kondianakoro qui nous ont soutenu. Sinon, ni le préfet, ni ses secrétaires généraux, ni une autre délégation de la préfecture n’est venue ici. Nous sollicitons des aides auprès de toutes les personnes de bonne volonté car, il ne nous reste plus rien », a déploré Mamadi Keïta, le président de district de Kôlômon.
En attendant que ces cris de cœur tombent dans de bonnes oreilles, les habitants de Kôlômon continuent de passer la nuit à la belle étoile.
Mohamed ALY