Alors qu’ils étaient massivement mobilisés à la préfecture suite au communiqué diffusé à la Radiotélévision nationale pour leur enrôlement et payement, les enseignants contractuels n’ont finalement pas été payés.
Cette situation qui les tracasse ne reste pas sans conséquence. En cause, certains parmi eux et qui évoluent dans les villages reculés et qui se sont beaucoup endettés, ont boycotté les cours jusqu’au payement de leurs dû.
En tout cas c’est quelques informations confiées ce mardi 10 janvier, à notre correspondant basé dans la préfecture de Mamou.
《Franchement nous ne savons pas où est le problème mais ça été une peine. Ça été une déception, car il y a eu des difficultés. Enseigner trois mois sans être payé est douloureux. rare sont ceux qui peuvent accepter ou supporter cela. Mais on a accepté, on a enduré tout cela les 90 jours. Par rapport au communiqué du ministre de la décentralisation qui était sorti et qui appelait tous les enseignants contractuels communautaires de venir dans les chefs-lieux des préfectures pour venir non seulement à l’enrôlement et aussi pour le payement. On s’est déplacé en nombre pour venir à la préfecture mais on a attendu toute la journée sans suite.
Certains enseignants qui enseignent dans les villages les plus éloignés se sont endettés pour venir. Mais comment vont ils se retourner?
Certains viennent de quatre-vingt kilomètres, de cent kilomètres du centre-ville et se sont endettés dans le village où ils enseignent. Comment faire pour retourner devant et faire face à ces gens pour leur dire ensuite que tu n’as pas été payé ?
Vraiment c’est un abus de confiance. 》, regrette Boubacar Yousouf sow , enseignant contractuel au collège de Bouliwel.
Cette autre qui enseigne à Hericot, un village de 13 km de Mamou, partage l’avis et refuse d’y aller enseigner.
《Je pense que l’Etat doit s’acquitter. Partir dans les villages enseigner, ce n’est pas du tout facile. On a tellement de problèmes. Par exemple moi là où je suis, il y a même pas de réseau à plus forte raison autres choses. On rencontre beaucoup de difficultés dans les villages. Même le transport on a des difficultés à avoir. Là où je suis je paye vingt mille par jour en même temps le manger aussi, donc ce n’est pas du tout facile. La situation est vraiment grave parce qu’on s’est beaucoup endettés. Il y a même pas où s’endetter maintenant, donc l’Etat doit nous payer parce qu’on a travaillé durant trois mois. Ils doivent nous restituer ce que nous méritons. C’est pourquoi je ne pars pas d’abord enseigner. 》, martèle Fatoumata Binta Diallo enseignante à Hericot, un village situé à 13 km de Mamou.
Du côté de la Direction préfectorale de l’éducation de Mamou, aucun cadre n’a accepté de communiquer sur ce sujet.
Jacques kamano