Les médias sont le meilleur support d’information, d’éducation, de sensibilisation et de mobilisation de l’opinion. L’observation de cette mission est nécessaire pour un pays sous-developpé comme le nôtre. La sensibilisation consiste à consolider la nation et à développer la citoyenneté. La mobilisation consiste à cultiver l’esprit entreprenarial individuel et collectif. Il s’agit de donner à la commication un contenu de développement transversal.
Force est de remarquer que les sujets de promotion économique sont très peu abordés et traités dans nos médias publics et privés.
Ils occupent à peine 10% des programmes des radios, des télévisions et des journaux.
1) Les débats réellement économiques animés par des journalistes specialisés sont quasi-inexistants.
2) Les émissions portant sur le développement, la culture générale et intellectuelle, l’actualité, la vie des secteurs primaires et secondaires sont absentes dans les grilles.
3) Les braves acteurs du monde rural ne sont pas regulièrement présentés à travers des reportages, sont servir de modèles aux citadins.
4) Les PME et les métiers manuels ne sont pas promus par nos médias.
5) Nous n’avons pas conscience que ce manquement est l’une des raisons qui obligent nos jeunes élèves à choisir les filières de chômage.
Tout est consacré à la politique. Encore la politique et toujours la politique.
Si bien qu’en Guinée, le fondateur du dernier parti politique (sans militant) est plus connu, parce que plus sollicité et plus promu par nos médias que les célèbres agriculteurs, planteurs et éleveurs de nos Communes rurales.
En Guinée, un petit politicien (sorti de nulle part) est plus connu et plus célèbré qu’un scientifique, un industriel, un entrepreneur agricole, un professeur d’université, un médecin,…
Au niveau des médias publics, notamment de la RTG, ce sont d’innombrables émissions culturelles qui peuplent la grille des programmes. Ici, les chanteurs et même M’mah Lolo sont plus promus et plus connus que les laborieux cultivateurs de riz à Koundara, planteurs de banane de Macenta, cultivateurs de fonio de Mamou, d’igname de Kankan, planteurs de Kindia, éleveurs de Gaoual,…
Je suis déçu de voir la RTG montrer les champs de riz de nos Ministres, au détriment des vrais professionnels de l’agriculture de l’arrière pays qui exploitent péniblement des centaines d’hectares.
Cette fâcheuse tendance de nos médias a façonné les Guinéens pour en faire des consommateurs exclusifs de la politique et de la musique. C’est dommage. Dans son quotidien, le Guinéen ne parle que de politique et de musique. Ses références sont les gouvernants, les hommes politiques et les artistes. Chacun excelle dans les débats politiques et la vie des artistes auxquels nos jeunes ont tendance à s’identifier.
Pour un pays qui veut sortir de l’ornière, la formation continue, le travail, l’entreprenariat et les activités économiques devraient occuper la première place dans les supports d’information populaire. Il en est ainsi dans les pays qui sont dans la dynamique du développement.
Au Vietnam, au Rwanda, au Maroc, en Corée du Sud, en Turquie, en Malaisie et dans tous les pays réellement émergeants, les médias proposent à leurs publics de programmes davantage portés sur l’esprit d’entreprise, notamment dans les secteurs de l’agriculture, des PME/PMI et des technologies. Les programmes sont portés sur l’épanouissement de l’homme.
Nous sommes un peuple rendu paresseux par les politiques successives et par les médias.
Un leader politique, un activiste de la société civile et un artiste sont-ils plus méritants qu’un agriculteur ? un éleveur ? un pêcheur ? un industriel ? un entrepreneur du bâtiment ? un ouvrier du bâtiment ? Un artisan ? Je souhaite que nos médias aient à cœur que la mobilisation des Guinéens vers les objectifs de développement ne peut se faire sans la presse.
Les pays développés sont déjà développés. Ils peuvent se permettre les débats improductifs à tout moment.
La Guinée n’est pas que Sous-développée. Elle est sous le développement. Pour en sortir, ce sont les vrais acteurs économiques de tous les secteurs qui doivent être promus ppur servir de modèles à notre jeunesse. La meilleure politique pour un homme, c’est le travail : son travail, son utilité à lui-même, à sa famille et au pays. Trop de débats politiques stériles emmènent la division, le mensonge et l’oisiveté. Trop d’émissions culturelles consacrées aux artistes-musiciens emmènent la distraction.
Nous sommes un peuple que les gouvernants et les politiques ont rendu bavard, oisif et parfois haineux. Seuls nos médias peuvent nous sensibiliser et nous mobiliser vers des objectifs individuels et collectifs par le travail qui, seul peut anoblir le Guinéen.
C’est ce que je crois.
À vous les hommes des médias !