La plus vieille des chimpanzés du site touristique de Bossou a rendu l’âme le 20 septembre dernier.
L’institut de recherche environnemental de Bossou vient d’annoncer la mort de la plus vieille des chimpanzés de Bossou du nom de Fana, à l’âge de 70 ans. L’enterrement de cette femelle s’est déroulé le 20 septembre en présence de plusieurs habitants de Bossou y compris les autorités préfectorales de la région de Nzérékoré.
Selon le directeur de l’institut de recherche environnemental de Bossou Paul Lamah, la mort de cette femelle laisse un impact négatif sur la vie de ce lieu touristique.
« Vu l’apport scientifique, l’apport économique via le tourisme et l’écotourisme que ce chimpanzé a apporté à la région de Nimba, quand elle disparaît aujourd’hui, c’est un sentiment de tristesse. A-t-il exprimé avant de poursuivre. Le directeur de l’institut revient sur le parcours de la femelle chimpanzé Fana :
« Fana est née vers 1952, aujourd’hui elle a probablement 70 ans. Avec les mâles du groupe, elle a engendré trois petits, deux mâles et une femelle.
La femelle qu’on appelait Fakayou a migré en 2004 par suite d’une épidémie de grippe qui a décimé 8 chimpanzés. Dans le groupe Fakayou est partie avec son petit au Liberia ou dans les Nimba. Les deux mâles de Fana sont là, il s’agit de Fanwa et Fanlè qui sont dans le groupe. Fana avait eu un accident. Elle est tombée d’un arbre, elle avait le bras gauche cassé et un problème de paralysie, à cette maladie s’ajoute la vieillesse.
70 ans, c’est trop, même chez les humains , rare sont les personnes qui atteignent cette durée de vie. Elle avait des difficultés pour marcher, d’exploiter les ressources naturelles du milieu » explique Paul Lamah avant de souligner leur inquiétude.
« Après la disparition de Fana, c’est une inquiétude pour nous, à vrai dire , le groupe est en train de diminuer. Aujourd’hui, nous avons une seule femelle qui a l’âge de procréation. Les autres sont à la ménopause.
Les chimpanzés de Bossou sont isolés, ils ne reçoivent pas de communication écologique biologique avec les autres groupes chimpanzés du Nimba. Nous sommes en train d’accélérer la connexion de la réserve de Bossou à la grande réserve des monts nimba par le reboisement à travers le corridor. La première option qui consiste à apporter les femelles chimpanzés est vivement critiquée par les scientifiques primatologues du monde entier.
À cause de la position géographique de Bossou, les chimpanzés partagent le même territoire que les humains, on a comme l’impression que , quand on amène les chimpanzés venus du haut Niger élevés au biberon au lieu de rejoindre le groupe dans le ginglet , ils vont vouloir se retourner au village. Ça va faire des scandales. Ce qui est urgent, c’est de faire accélérer le corridor.
Je peux vous dire que les chimpanzés de Bossou sont en train d’exploiter le corridor, ils passent pour aller au nimba, ils peuvent faire deux jours là-bas et ils reviennent à Bossou. C’est un exploit en matière de reboisement. 》A-t-il fait savoir lors d’une interview accordée à notre rédaction.
Lanciné Condé
Triste nouvelles
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