Le riz local produit à Lola est l’un des plus consommés en Guinée. Ceci est dû à la qualité de son goût délicieux dont les étuveuses ont le secret. Cependant ces nombreuses dames qui pratiquent ce métier à Lola vivent dans une pauvreté extrême alors que le produit de leur effort est exporté dans les différentes régions de la Guinée.
Pour connaitre le quotidien de ces femmes votre quotidien électronique lolaplus a fait le tour de différentes étuveuses à Lola.
Magnama Chérif, une étuveuse avec plus de 10 ans d’expérience, explique le processus : Pour commencer à étuver le riz nos enfants et nous-mêmes, nous transportons le riz et mettons dans les barils. Ensuite, nous y ajoutons de l’eau apportée par des femmes que nous payons. Pour faire ce travail, nous nous levons d’habitude entre 23 heures et 1 heure du matin et nous continuons à étuver le riz jusqu’à 03 heure du matin. Après cela, nous réveillons nos enfants qui vont nous aider à transporter le riz et étalé sur les bâches avant la levée du soleil. Le travail ne s’arrête pas là car après un bref sommeil matinal, nous allons au magasin pour aller chercher d’autres riz. En moyenne, nous faisons 70 sacs par semaine soit 10 par jour. Presque sans repos, nous travaillons. Le problème c’est que nous n’avons pas d’argent et prenons tout en crédit et nous ne gagnons presque rien car les magasiniers fixent leur propre prix et nous on ne peut rien.
Selon Mamy Gbihara, au nombre des difficultés rencontrées il y a le manque de matériel, de barils, les brouettes, les bâches.
Pour Matenin Condé Nous souffrons énormément un chargement de fagot coûte 800 milles francs guinéens, tu vas payer les prix de brouettes, et les femmes qui puisent l’eau, les dépenses de 10 sacs peuvent atteindre 400 milles francs guinéens et donner encore le prix du riz qu’est ce qu’on va gagner maintenant ?
Siaka Sanoh magasinier à Lola affirme que les clients viennent de Conakry , de Labé , Mamou, de Kankan ainsi que Siguiri, de mardi au dimanche les différents magasins de Lola exportent 700 tonnes dans les autres villes de la guinée .
De manière unanime, les étuveuses sont très fières de leur produit. Selon elles, le riz de Lola est différent des autres riz de la Guinée forestière. Comparé au riz de Sinko, celui de Lola est convoité de par sa qualité, sa propreté et son goût délicieux. C’est pourquoi il est exporté dans les différents marchés de Conakry au kilomètre 36 le marché d’ENTA, de Matoto, de Tannerie, d’Aviation, Gbèssia Enco5, Kissosso etc.….
Cependant on sent l’amertume et l’appel au secours dans leur voix : Les produits de nos travaux se retrouvent dans les plats des ministres à Conakry, les responsables aiment notre riz alors que nous vivons dans l’extrême pauvreté souvent endetté. On fait ce métier par contrainte parce qu’on n’a pas été à l’école, ni appris un autre métier.
Une lueur d’espoir était apparue quand le gouvernement avait promis d’aider avec la MUFFA et la MC2. Cependant les étuveuses n’en avaient pas bénéficié et elles attendent toujours une aide pour mieux faire leur métier.
Depuis Lola, Ali Aminata Bamba pour LolaPlus