Dans le souci de subvenir aux besoins de leurs familles, les femmes de Lola dans le sud de la Guinée forestière sont engagées dans le métier de teinture. D’où la nécessité de produire des pagnes « forêt sacrée». Une activité qui aujourd’hui connait une floraison malgré quelques difficultés que ressentent les pratiquantes de ce métier.
La teinture est l’une des activités qu’exercent plusieurs femmes de Lola. Réunies en groupements ou associations, ces femmes évoluent pour la plupart dans la teinture. Un métier d’art qui leur permet de produire les tissus teints communément appelés ‘‘forêt sacrée’’.
Selon Mamy Gouhara présidente d’un groupe de femmes teinturières, plusieurs femmes qui pratiquent ce métier évoluent en groupements. Nous produisons des articles divers comme des chemises en forêt, des draps, des chapeaux, des sacs dont la qualité ne se déteint pas. Et de préciser « pour donner des différentes couleurs aux pagnes nous utilisons des écorces qu’on fait bouillir, des colas qu’on pile et la boue. C’est dans ces solutions que nous trempons les pagnes, afin d’avoir un produit fini» nous édifie Mamy Gouhara teinturière.
Un art qui a une importance capitale et met en valeur la tradition forestière.
« J’ai commencé ce métier depuis 1999, je l’ai appris auprès de ma belle-mère et grâce à ce métier je parviens à me stabiliser ici à Lola et aider mon mari à prendre notre famille en charge », estime Mamy Gouhara. Avant de poursuivre, ce métier est l’une des valeurs de notre tradition comme le tissu lépi au Fouta. Il crée aussi une ouverture entre notre milieu et le reste du monde parce que nous recevons des commandes des autres régions et des pays voisins, ajoute-t-elle.
Si la pratique du métier de teinture procure de l’argent aux femmes de Lola, cependant, les difficultés sont majeures.
Nos matériaux de travail sont issus du couvert végétal mais aujourd’hui avec les feux de brousse qui détruisent nos forêts, les écorces se gagnent difficilement. Nous courons des kilomètres pour en avoir, déplore Mamy Gouhara.
Par ailleurs, la pratique de la teinture sollicite l’implication des jeunes garçons afin d’apporter main forte aux femmes à certaines étapes du travail. Selon Mamy Gouhara présidente d’un groupement des teinturières de Lola, dans ce groupement nous sommes au nombre de huit femmes et dans l’exercice du métier on implique les jeunes garçons quand il s’agit du cadrage des griffes sur les pagnes, explique-t-elle.
Malgré la motivation des femmes de Lola pour valoriser le métier de teinture, elles sont confrontées au manque de moyens. Cependant au niveau du département de l’hôtellerie, du tourisme et de l’artisanat, cette question est passée sous silence.
Lola, Guelawala Touré pour www.lolaplus.org