Le maire de la commune urbaine de Lola et ses conseillers étaient devant les médias ce mercredi 8 février 2023. Le but : dresser le bilan après une gestion de 5 ans à la tête de cette mairie. Dans sa communication, le maire Antoine Gbogolo Soromou a expliqué de fond en comble la situation de cette juridiction pendant leur passage. Le mandat finit le 18 février prochain, la première autorité de Lola relate tous leurs calvaires.
« Au crépuscule de ce mandat de confiance, nous avons le serment d’avoir fait notre mieux sans verser dans l’autosatisfaction face aux résultats obtenus.
D’abord, la suppression des subventions de l’Etat au budget de fonctionnement des communes.
La fièvre Ebola et la Covid19 ont par leurs effets pervers ont plombé les recettes fiscales. L’exclusion des maires de la perception des primes de l’ANAFIC.
Les gouverneurs des régions percevaient 10 millions de francs Guinéens, le préfet 7 millions et les sous-préfets 4 millions. L’exclusion pure et simple de la gestion des fonds alloués aux communes par l’ANAFIC a fait seulement miroiter les montants sur le papier.
Faisant croire aux populations que leur commune était riche. Mais malgré ces difficultés handicapantes la commune de Lola a vu pendant notre mandat se réaliser sur sol les projets.
Quatre marchés, la clôture de l’école du centre 1 et la rénovation en cours. Le reboisement en collier de la route de Gbatota, le désenclavement de 42 kilomètres de la voirie urbaine sur fond propre.
Et plusieurs autres projets sont en chantier où sont en voie de finition dans la commune urbaine et ses districts. » énumère-t-il avant de souligner des difficultés qui ont freiné leur élan.
« Dans cette dynamique d’espoir de développement, les événements politiques majeurs que nous connaissons sont intervenues. Les nouvelles autorités ont décidé du gel des comptes bancaires des communes. Nous avons commencé à éprouver des grosses difficultés pour payer du personnel contractuel depuis 6 mois. Le ramassage des ordures est en panne dans la commune urbaine. Tous les effets combinés des facteurs énoncés nous donnent aujourd’hui un sentiment de ne plus avoir les moyens de notre politique. Même les modiques primes de représentation des membres de l’exécutif communal 200 000 francs Guinéens ne sont plus payés depuis 7 mois. Devant ce blocage administratif, la meilleure attitude aurait été de démissionner. Mais cela aurait pu être interprété comme une trahison avant terme mandat de la confiance de nos braves populations.
Dans cette galère, les membres de l’exécutif sont obligés de mettre la main à la poche pour faire face aux urgences incompressibles. Le constat amer est que nous ne sommes plus en mesure d’exécuter efficacement notre mission de développement.
Le 18 février vient dans la douleur mettre normalement un terme au mandat reçu 5 ans plus tôt.
Nous avons pris acte de la déclaration du ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation à Kindia. Annonçant la solution finale pour mettre fin à la souffrance de la population serait la mise en place des délégations spéciales dans toutes les communes de la Guinée. Le conseil communal en réunion de concertation le lundi 6 février 2023 a décidé de prendre toutes les dispositions utiles pour libérer tous les outils de la gestion communale pour la date du 18 février 2023.
Pour faciliter l’installation d’une délégation spéciale qui aurait pour effet le dégel des comptes bancaires pour un fonctionnement correcte de la commune. Le service public serait ainsi rétabli pour le bonheur des populations. Le conseil se tient disponible et prêt à soutenir et à accompagner la dite délégation spéciale pour la poursuite des actions de développement. 》
Lancinet Condé