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Wednesday 25 September 2024

Lola : le braconnage de la forêt de Boussou inquiète les habitants

Le braconnage est l’une des menaces qui pèsent sur la réserve des monts nimba qui est la troisième aire la plus importante après l’Amazonie et les aires de l’Afrique centrale.

C’est une réserve importante pas seulement pour la Guinée, mais pour l’humanité. Pour avoir plus d’informations sur ce sujet, nous avons interrogé docteur Paul Lamah, Directeur de l’Institut de recherche environnemental de Bossou. (IREB)

Selon lui, autour des forêts de Bossou, la pression n’est pas si forte. Où il y a la grande pression de braconnage, c’est dans la forêt des monts nimba. « Les forêts de Bossou sont entourées par la savane et de l’autre côté des villages.

La forêt se trouve à cheval entre la savane et les villages. La population ne veut pas aller dans la savane pour cultiver. Il y a beaucoup d’espèces dans les forêts de Bossou. A part les chimpanzés et quelques animaux rares, c’est pourquoi par les chasseurs ne sont pas très fréquent dans les zones agricoles.

Comme les Céphalos, les gibiers ne sont pas fréquents à Bossou. Le braconnier va dans une localité pour son intérêt, mais s’il passe la nuit pour se promener sans gagner un gibier qui soit convoité par les consommateurs, il ne vient pas là-bas ».

La pression n’est pas élevée dans les collines de Bossou, c’est pratiquement nul où il y a un vrai problème c’est dans la grande forêt des monts nimba. Parce qu’actuellement, nous avons un projet de suivi écologique des chimpanzés des Monts Nimba où j’ai une équipe basée au sein même de la forêt.

 Il n’y a pas de nuit que cette équipe n’enregistre pas de tir des balles dans la réserve. Toutes les nuits presque, on enregistre 20 fois des tirs de balles dans la réserve des monts nimba. Ce sont des braconniers qui ne viennent pas forcément de la région de Nimba. Les braconniers viennent de Nzérékoré, de Lola, ils viennent de loin pour rentrer dans la forêt. Par exemple le village de Serengbara est situé dans la zone tampon. Mais ils sont entrains de créer des forêts villageoises, c’est à l’actif des entretiens que nous avons fait avec les villageois ».

Avant de poursuivre en ces termes : « Les jeunes de Sérengbara se sont mobilisés à désarmer les braconniers du village. Ils ont regroupé toutes les armes du village et ils ont dit qu’ils cherchent un partenaire qui va appuyer à payer toutes les armes ramassées. Ils font des gâchis dans la réserve, c’est pourquoi au mois de juillet passé mon équipe a retrouvé le corps d’une femelle chimpanzé nourrice ».

Pour terminer, il demande le concours des autorités pour mettre un terme au braconnage.

« Les autorités doivent conjuguer les efforts pour vraiment ralenti le braconnage.

Un braconnier peut passer tout son temps à Bossou ici dans la tradition, la population ne tue pas les chimpanzés. Alors il peut passer tout son temps, il ne verra rien. (…). Il faut partir  dans les enclaves des monts nimba où le problème s’impose avec acuité. Même aujourd’hui les gens sont basés au nimba.

Ils enregistrent, on a placé des caméras partout dans la forêt des monts nimba. Non seulement, ils sont vus dans les caméras. Dans nos efforts écologiques, on trouve où les braconniers se réfugient en cas de pluie.

Quand ils tuent les gibiers là où ils brûlent les poils des gibiers, ils déplacent pour emmener dans les villages. Ces endroits sont pleins dans la réserve.

On a géo référenciée du fait aujourd’hui quand on nous demande on peut vous faire cartographier le siège de braconnage. Qu’on a au niveau du Nimba parce que nous avons des coordonnées géographiques de ses endroits.

Parce qu’on prit des photos et le braconnage ne va plus loin pas seulement des espèces animales même les espèces de flores. Les gens vont chercher le petit cola, ils vont chercher beaucoup de produits forestiers.

Ils emmènent de manière illicite. Les efforts devraient conjuguer pour palier à cela. Alors je vous avoue que dans le monde et en Afrique les monts Nimba constituent la troisième aire la plus importante après l’Amazonie et les forêts de l’Afrique centrale.

Nous avons une réserve importante pas seulement pour la Guinée mais pour l’humanité. On ne devrait pas se comporter comme ça. Il y a une corrélation et une interdépendance entre la forêt et la faune.

Celui qui détruit la faune, tu es en train de détruire la forêt de façon indirecte. Quand tu détruis la forêt, tu es en train de détruire la faune indirectement. Il faut sauver cette forêt pour l’humanité ».

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