C’est une scène horrible qui s’est produite dans la sous-préfecture de Lainè. Cette localité située à 35 kilomètres de la préfecture de Lola, a enregistré le week-end dernier, un cas d’assassinat d’un bouvier par deux présumés voleurs de bétail. Avec le concours de la population, les deux présumés assassins sont interpellés et déférés à Lola où ils ont été mis ce 23 juin à la disposition de la justice. Et dans cette affaire, le maitre du bouvier assassiné pointe un doigt accusateur aux autorités préfectorales de Lola.
C’est dans la commune rurale de Lainè que le jeune bouvier, Ibrahima Sory Diallo, âgé de 35 ans, a été froidement assassiné vendredi 18 juin 2021, par un nommé Nyéréké en complicité avec son père dont nous ignorons le nom tous présumés voleurs de bétail. Aboubacar Sidiki Sagno, le compagnon de la victime a pu échapper de justesse au pire.
« Ce jour, nous étions dans la forêt quand les bœufs se sont dispersés. J’ai vu la moitié du troupeau, nous avons perdu de vu le reste du troupeau. C’est ainsi que j’ai dit à Ibrahima (la victime) d’aller chercher ceux qui ont disparu en attendant que je fasse traverser les bœufs que nous avons pu retrouver à l‘autre côté de la rive. Soudain, nous avons entendu un coup de fusil calibre 12. Ibrahima m’a demandé est-ce-que ce n’est pas un de nos bœufs qu’ils ont fusillés ? Je lui ai répondu qu’il se puisse que ce soit vrai parce que nous sommes en forêt. Je lui ai dit qu’on a qu’à aller doucement jusqu’à ce que nous les retrouvions. Il m’a dit ok. Nous avons donc suivi les traces du sang jusqu’à ce que nous ayons retrouvé Nyéréké et son fils qui était derrière lui avec un fusil entrain de suivre la vache. J’ai dit attention Ibrahima. Je connais ces personnes-là. Il m’a dit qu’il aimerait qu’on aille nous faire voire à ces personnes pour qu’ils sachent que nous les avons vu. Je lui ai fait comprendre que ces personnes sont capables de nous tuer ici. Nous sommes restés dans cette discussion parce que je sais que s’ils nous voient ils vont nous tuer. Je me suis caché et Ibrahima a dit que c’est vous qui tuez nos bœufs ici n’est-ce-pas Nyerere ? Le fils de ce dernier a directement fusillé Ibrahima qui est était déjà à bout de souffle et il a engagé une deuxième, il est venu l’achever. Ibrahima a rendu l’âme ».
Informé du drame, le sous-préfet de Lainè, Moussa Camara a saisi les services de sécurité afin de traquer les auteurs du crime.
« Ce n’est que le samedi que j’ai été informé de ce drame en ma qualité de sous-préfet. J’ai immédiatement mis sur pied la gendarmerie qui a effectivement vu le corps de l’enfant sur le terrain. Après les enquêtes, les gens qui sont présumés auteurs du crime son déjà transférés à Lola », a expliqué Moussa Camara, sous-préfet de Lola.
Ousmane Diallo, cauchemar du préfet El Sékou Touraman Diabaté ?
Ousmane Diallo, maitre du bouvier assassiné, se dit être victime de l’acharnement du préfet de Lola qui aurait horreur de le voir dans cette sous-préfecture bien avant cet acte.
« Jeudi, le préfet de Lola m’a appelé pour me demander si c’est moi qu’on appelle Béladen, je lui ai dit que ce n’est pas moi. Je m’appelle Ousmane Diallo. Il dit non c’est toi. J’ai besoin de toi. Il a appelé la directrice de l’élevage il l’a dit qu’il me donne 48heures pour quitter le territoire de Lola. Il ne m’a même pas donné le temps de m’expliquer. Il a donné la même instruction à la gendarmerie de Lola et au sous-préfet de Lainè. Que si je ne quitte pas les gens vont tuer mes bœufs et manger qu’il est responsable. Je lui ai dit que je ne peux pas sortir parce que je ne sais pas où aller, je suis guinéen. Il m’a dit que c’est lui qui a fait fusiller les animaux à Kouankan si je ne le connais pas. Que si je ne quitte pas aussi ils vont finir mes animaux parce qu’il m’a dit de quitter je refuse de quitter », a-t-il accusé
Interrogé sur ses accusations portées contre sa personne, le préfet de Lola, El Sékou Touraman Diabaté a balayé d’un revers de la main gauche ses allégations
« Mais il m’a accusé à tort! Demandez aux autorités de la place. Même le maire Tout récemment était avec le maire dans mon bureau. J’ai dit au maire écoutez. Nous avons mis un comité de suivi pour l’installation des animaux dans les collectivités. J’ai dit à Béladen allez-y, le maire et le président vous allez-vous entendre. Je n’ai jamais dit à quelqu’un de dégager ces animaux. C’est une interprétation qu’ils ont deviné eux-mêmes. Je ne l’ai jamais dit de bouche à l’oreille », a dit El Sékou Touraman Diabaté.
Moussa Moise Camara
