Le district de Gnomorodou, situé à une vingtaine de kilomètres de la commune rurale de Guéasso, est en manque de tous les besoins sociaux de base.
Pourtant, la République de Guinée est qualifiée comme le château d’eau de l’Afrique de l’Ouest, mais malheureusement, plusieurs zones sont toujours en difficulté de s’approvisionner de l’eau potable.
Depuis des décennies, les femmes de ce village n’utilisent que de l’eau ordinaire non traitée.
Cette communauté est exposée à toutes sortes de maladies liées à la consommation de l’eau de ruissellement et de puits.
Interrogé ce samedi 8 octobre par notre correspondant basé à Lola, Sita Kourouma présidente des femmes de Gnomorodou explique leur calvaire.
« Nous sommes les femmes les plus sales de la sous-préfecture de Gueasso. Depuis l’indépendance jusqu’à présent, nous n’avons bénéficié d’aucun forage ici. Depuis la nuit des temps, on puise l’eau dans une rivière située à plus de 3 kilomètres du village. Mais aujourd’hui, ce n’est pas facile pour nous d’aller parce que les bœufs boivent là-bas aussi. Ce n’est plus possible. Certains ont tentés de faire des puits ordinaires, mais en vain”, déplore-t-elle
De poursuivre, la présidente des femmes de ce district énumère d’autres difficultés
<< Là où nous puisons actuellement, c’est hors du village mais s’il pleut, les déchets des moutons, des chèvres et même des hommes sont envoyés par l’eau de ruissellement qui remplit le puits. Aujourd’hui, à cause de la pulvérisation des champs avec l’herbicide, les produits toxiques sont envoyés dans les puits. Il faut voir cette situation et le risque qu’endurent les villageois.
Depuis l’indépendance, nous crions qu’on n’a pas d’eau, mais c’est sans résultat. Notre poste de santé que nous avons, c’est cette eau sale que nous envoyons là pour faire boire aux malades. Même quand vous avez des étrangers, on a du mal à leur donner de l’eau à boire >>, rouspète la dame Kourouma.
Lancinet Condé