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Thursday 21 November 2024

Lola : la natte traditionnelle se raréfie sur les marchés

La modernisation influence de nos jours sur nos anciennes pratiques. A Lola par exemple, les tresseuses de nattes traditionnelle tendent à disparaitre. La natte traditionnelle  servait de couchette et des instructions de funérailles de réjouissances. Elle était également utilisée par les communautés locales dans les cérémonies ( circoncision, excision, mariage ) et des funérailles mortuaires. Au micro de lolaplus.orgSeny Sagno regrette la raréfie de cette natte sur le marché et de sa fabrication.

Fabricante de la natte traditionnelle à Lola, Seny Sagno désapprouve l’abandon de la confection de la natte traditionnelle. « Avant de commencer, c’est avec regret que nous avons abandonné notre produit au profit des nattes industrielles. Cette natte traditionnelle est symbolique dans la tradition de la Guinée forestière. Avant, toutes les femmes accouchaient sur la natte.  Et aussi, c’est la natte qui nous accompagnait à notre dernière demeure. Il servait de couchette  sans canapé  vraiment c’était magnifique. Aujourd’hui, il y a l’abandon de nos cultures. Et la nouvelle génération considère la confection des nattes comme le métier des pauvresNos parents nous ont légué, mais nos enfants n’aiment pas. Et c’est les vieilles femmes qui font maintenant, on peut craindre la fin de la confection des nattes », a-t-elle déclaré

Poursuivant, Dame Seny explique les difficultés qu’elles rencontrent. « Aujourd’hui, nous avons les difficultés avec la disparition des grandes forêts. C’est notre premier handicap dans ce travail. Avant, on se levait pour aller chercher les  herbes longues d’un mètre et plus. Pour trouver ça aujourd’hui, vraiment ce n’est pas facile. Pour terminer nous sommes des vieilles femmes qui font maintenant des nattes, on achète tous les matériels  aujourd’hui avec les gens », a-t-il dit

Malgré ces difficultés rencontrées, la confection de la natte traditionnelle a des avantages. « Étant une femme, les avantages de ce travail est énorme pour moi. Et mes clientes viennent chercher depuis la côte d’Ivoire, la région forestière et pour des évènements traditionnels. C’est une source de revenu pour nous, parce que les nattes traditionnelles coûtent 40 milles à 30 milles francs guinéens », évoque Seny Sagno

Interrogé, Dame Goupou suohara abonde dans le même sens. « Vraiment c’est à travers la vente des nattes que je nourris ma famille et fait mes petites dépenses. Voyez cette natte, elle est significative nous venons dans le monde sur ça. On grandit sur ça et elle nous accompagne dans l’au delà .Elle va disparaitre parce que ce n’est pas la natte de raphia fabriqué un peu partout.  Ça c’est seulement, chez nous en forêt, si les forêts disparaissent, les produits de la forêt vont disparaitre. Et on va cesser  d’appeler la région Guinée forestière et notre culture sera sévèrement touchée », a-t-elle dit 

Lansan Condé pour lolaplus.org

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