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Sunday 24 November 2024

Lola/Bossou: Désaccord entre citoyens et Directeur de l’institut environmental

Ce problème date depuis le 20 décembre 2020, lors de la célébration du baptême d’un bébé chimpanzé. Une nouvelle qui avait suscité une joie chez cette communauté villageoise qui vit en parfaite harmonie avec les chimpanzés. Car, ces chimpanzés avaient passé environ une décennie sans mise-bas dans cette zone importante du mont Nimba.

Selon le vice-maire de Bossou, tout est parti d’une communication sur une radio de la place. Trois guides de la cellule avaient fait une critique acerbe contre le directeur de l’IREB. Ce dernier a donc porté plainte contre eux pour diffamation.

Gbonemy Marcel Goto, vice-maire de Bossou.

« C’est l’interview des trois jeunes de Bossou lors de la célébration du baptême qui a créé le problème. Les présidents de district se sont plaints de n’avoir pas été invités. Ils se sont sentis marginalisés en tant qu’autochtone. Le directeur de l’IREB les a donc invités à une réunion de concertation le 30 décembre. Cependant les trois jeunes étaient déjà à la gendarmerie. Les anciens pensent que le Directeur devait les informer avant d’envoyer les jeunes à la gendarmerie. Surtout que ces derniers ont simplement exprimer leur opinion. Soumah est l’un de nous maintenant. Il ne doit pas passer directement voir la gendarmerie pour ça. C’est ça le problème », a expliqué Gbonemy Marcel Goto, vice-maire de Bossou.

D’après certaines indiscrétions, il n’y aurait eu aucune mise-bas. Le directeur de l’IREB aurait organisé ce baptême pour se faire de l’argent. Sur cette question, le vice-maire a répondu en ces termes : « Selon les guides et l’équipe des conservateurs de la nature, c’est lors d’une patrouille dans la forêt qu’ils ont découvert le bébé chimpanzé. Ils l’ont même photographié et fait des vidéos. Mais nous n’avons vu aucune trace de cette mise-bas encore. Nous avons l’inquiétude à ce niveau ».

Le directeur de l’institut de recherche environnementale, Dr Soumah Aly Gaspard a lui aussi dit sa part de vérité. « Il y a eu atteinte à ma dignité et à mon honneur. C’est pour cela que j’ai réagi. Parce qu’il y a eu de l’intoxication pour ne pas dire désinformation. Les gens ont parlé des choses qui n’étaient pas correctes à la radio. J’ai donc porté plainte contre les trois intervenants », a-t-il précisé.

Dr Soumah Aly Gaspard Directeur de l’institut de recherche environnementale,

Pour les relations avec la communauté riveraine, Dr Aly Gaspard dira « On travaille dans le cadre de la collaboration et du partenariat. Le sous-préfet joue son rôle de coordinateur. La mairie gère la communauté. Il y a l’IREB qui travaille pour la communauté à qui appartiennent les chimpanzés. Et j’ai toujours travaillé avec eux dans la bonne collaboration ».

Dr Aly Gaspard s’est aussi penché sur le doute concernant la naissance d’un bébé chimpanzé.

« Du groupe initial de 21 chimpanzés, il y a eu 36 mise-bas durant les quatre (4) décennies. On sait exactement qui est né de qui. C’est le 37ème qui est né. C’est une équipe mixte composée de nos guides et les agents conservateurs qui l’ont observé à la date du 14 novembre 2020 pendant qu’ils cherchaient à savoir s’il n’y avait pas d’incursion dans la forêt. Le bébé chimpanzé a été filmé et nous avons les images. Et nous savons très bien que dans le groupe il ne reste que sept (7) chimpanzés donc quatre (4) femelles. Trois sont en ménopause, une seule est en âge de reproduction. C’est Fanlé qui a donné naissance à son troisième enfant après 8 ans de sa dernière mise-bas. On l’a baptisé techniquement Fangaci. C’est une population naturelle qu’on ne nourrit pas et ne soigne pas. Notre intervention se limite à la préservation de leur habitat. Nous les observons pour prélever des données scientifiques. Donc chez nous, il n’y a pas de doute qu’il y a eu naissance », a rassuré le directeur de l’IREB de Bossou.

Pour rappel, la population de Bossou avait demandé le départ du directeur. Ceci pour non-respect à l’égard de la communauté. Le sous-préfet a aussitôt convoqué une réunion de concertation entre le directeur Soumah, le maire et certains citoyens qui avaient demandé le départ du directeur de l’IREB de Bossou. L’affaire a été tuée donc dans l’œuf hier mercredi 06 janvier 2021.

« Tout s’est bien passé. Ils se sont compris. Les jeunes ont présenté leurs excuses au directeur. Nous avons aussi invité le directeur à revoir sa manière de faire », a laissé entendre le sous-préfet.

Gowéda Zogbila. chef du village de Bossou,

Cependant, le chef de village n’a pas été invité à cette réunion. « Tout ce qu’ils se sont dit ne concerne qu’eux. Nous les notables, maintenons notre position. Parce que depuis que Soumah est là, nous ne comprenons rien dans la gestion de la cellule de Bossou. Donc, considérons que rien n’est encore dit dans cette affaire. On n’a été ni associé, ni informé », a conclu le chef du village de Bossou, Gowéda Zogbila.

Moussa Moise Camara

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