Force est de reconnaître que, le mal guinéen est profond et se gangrène au fur et à mesure que le temps passe. Insolite, est sa résistance malgré les changements de régimes politiques.
Sous d’autres cieux, la sortie d’un groupement se réclamant des forces sociales de Guinée, après la publication des conclusions du dialogue inclusif inter-guinéen, aurait pu être jugée innocente. Mais en Guinée, l’évidence de l’existence des appendices des partis politiques au sein d’une certaine société civile est flagrante. Nul doute qu’en lieu et place d’une certaine classe politique en mal de regret, ses militants déguisés ont pris la responsabilité d’interpréter à souhait, les conclusions du dialogue, pourtant plébiscitées par tous les Guinéens. Hélas ! Cette stratégie banale est tellement bien connue des Guinéens, qu’elle ne peut produire l’effet escompté.
Sans se prêter à l’exercice périlleux d’énumération des vraies forces sociales du pays, il serait tout de même utile, d’éclairer l’opinion nationale et internationale, sur celles en qui, se reconnaissent les citoyens à cause de leur crédibilité, leur représentative, leur histoire et leur indépendance vis-à-vis des partis politiques.
Parmi elles, il y a le conseil national des organisations de la société civile guinéenne (NOSCG), la coalition nationale des organisations de la société civile (CONASOC) , la plateforme des citoyens unis pour le développement ( PCUD), la maison des ONG de Guinée (MAOG), pour ne citer que celles-ci. A ces organisations s’ajoutent presque toutes les faîtières féminines du pays, ont activement participé au dialogue inclusif inter-guinéen.
Plus aberrante, est l’interprétation tendancieuse des conclusions du dialogue, dans ce qui a le don d’un discours politique bien rodé, qu’une déclaration sérieuse. Dans une tentative d’analyse, ces soit-distantes forces sociales ont fait montre d’une ignorance abyssale. Pour les sauver du peu de crédibilité qui leur reste, voici la vérité qu’elles ont tenté d’altérer.
*le recensement à vocation administration est déjà en cours, donc financé par des partenaires. Il est à plus de 28% d’exécution et prend fin dans 12 mois. Ses avantages sont plus que l’organisation des élections ou la saignée financière à craindre.
*l’interdiction de la candidature indépendante repose sur le niveau de perception de la démocratie par des Guinéens. Elle pourrait aggraver l’achat des consciences et favoriser l’avènement de n’importe qui au pouvoir même un narco-trafiquant. En attendant, les partis étant des structures bâties sur textes qui les régissent, sont ouverts à tous ceux qui ont des ambitions politiques.
*sur l’intérêt scientifique du plafonnement de l’âge des candidats à la présidentielle. D’abord le rapport dit clairement que pour la prochaine élection présidentielle, il n’y aura pas d’âge maximum. Par ailleurs, ce que l’on ne peut réfuter, c’est que le pouvoir provoque toujours un trouble de comportement chez l’homme en général. Imaginez un vieillard dont le nombre de neurones est faible, sa capacité d’analyse et de discernement diminue avec automatiquement. Politiquement, à plus de 75 ans, c’est la guerre de succession qui s’ouvre au détriment d’une gestion au bénéfice de tous. Après on accuse ce Président, d’être pris en otage par son entourage.
*la communication sur le coût du dialogue est un débat insensé pour qui connaît que, la paix n’a pas de prix.
*sur les manifestations sur la voie publique. Les conclusions du dialogue n’interdisent pas les manifestations mais demandent plutôt une trêve pour économiser des vies et avoir une transition apaisée. Les meetings et autres formes de manifestations sont autorisés.
*la CEDEAO, l’UE, le G5 et d’autres partenaires de la Guinée ont accompagné le dialogue, en envoyant leurs observateurs aux plénières du dialogue inclusif inter-guinéen. Pour le cas de la CEDEAO, il suffit de lire le dernier rapport de son représentant résidant, pour s’en rendre compte. Les partenaires qui ont rencontré les acteurs politiques absents ont observé que, sur 23 coalitions politiques du pays, 20 étaient présentes. En conséquence, au nom du principe de subsidiarité la Guinée peut désormais avancer !
Bella KAMANO