L’optimisation de la fiscalité des collectivités locales est un puissant moteur du développement durable.
Il ne peut y avoir de développement durable sans une optimisation de la fiscalité des collectivités locales.
Tous les pays ambitieux veillent à ce que leurs collectivités disposent de sources de financement fiables pour soutenir le développement local.
Le financement des collectivités locales est lié au pouvoir communal et aux espaces publics capables de promouvoir la solidarité citoyenne et d’assurer une légitimité opérationnelle dans la fourniture des biens et services publics.
Les collectivités locales ne peuvent se développer que si elles disposent d’un minimum de ressources financières leur permettant d’être autonomes et d’appuyer leur légitimité sur des décisions prises.
Malheureusement, certains de nos dirigeants, avides de pouvoir et corrompus, cherchent à contrôler toutes les ressources financières disponibles pour leur propre avantage, ce qui pourrait freiner le soutien aux collectivités locales.
Les détenteurs du pouvoir public adoptent une attitude que l’on pourrait qualifier de « donner le bœuf à quelqu’un en lui retirant sa langue ». Cette attitude rend les pouvoirs communaux obsolètes et moins efficaces dans leurs obligations.
De plus, la corruption dans la gestion des ressources financières de nos communes, perpétuée par nos élus locaux, constitue un véritable frein au progrès des collectivités locales.
Depuis l’arrivée des délégations spéciales dans nos communes, on pourrait dire que c’est comme retirer l’habit de fête à Nasou Moussa pour le remettre à Nasou Mady, ce que les Malinké appellent « Ka bö kosso ka wa kasa ».
Si les élus locaux de la commune urbaine de Siguiri utilisaient de manière rationnelle les fonds des collectivités qu’ils gèrent, cette ville et ses services administratifs pourraient être comparables à celles de Rwanda.
Si les collectivités de la région de Boké géraient correctement les ressources financières, en faisant de Boké un pôle d’attraction pour les investisseurs étrangers, elle pourrait devenir le New York de la Guinée.
Si la commune de Kankan était bien gérée par nos élus locaux, et si ces derniers n’abusaient pas des fonds publics, Kankan pourrait devenir la vitrine de la République grâce à sa richesse culturelle.
Les quelques ressources générées, car les collectivités locales de chez nous n’ont pas encore appris à créer de la richesse, sont souvent détournées au lieu d’être investies dans les comptes de la mairie, et utilisées à des fins personnelles.
Il est donc impératif que les nouveaux dirigeants de nos communes, autrement appelés Présidents des délégations spéciales, reçoivent immédiatement une formation sur :
- L’amélioration de la résilience financière des collectivités locales face aux chocs externes.
- Le renforcement des impôts fonciers pour augmenter les recettes des collectivités locales.
- La maximisation de l’accès des collectivités locales aux ressources externes pour financer les investissements dans les infrastructures.
C’est ainsi qu’ils pourront être les moteurs du progrès et du développement local, et aider à sortir la communauté de la souffrance et de la pauvreté.
En tout état de cause, le développement de la Guinée doit passer par l’optimisation de la fiscalité des collectivités locales. La formation des élus locaux est indispensable à ce niveau.
Que Dieu bénisse la Guinée !
Dr. Karamo Kaba
Pharmacien Rétrovirologue, Écrivain Auteur
Spécialiste en Gestion des hôpitaux et services de santé.
Tel : +224 628 974 343 tatakaba66@gmail.com
