Malgré le rapport fourni par la mission de la CEDEAO, confirmant d’ailleurs certains griefs soulevés par l’opposition Guinéenne, des leaders politiques ne sont toujours pas rassurés quant à l’organisation d’élections législatives crédibles en Guinée. C’est le cas de Samuel KOUROUMA, chargé des questions électorales et conseiller politique de Dr. Faya Millimouno.
Contacté ce jeudi 12 mars 2020, par notre rédaction, Samuel Kourouma a déclaré que le rapport publié par la mission de la CEDEAO n’a fait que réconforter l’opposition Guinéenne dans sa position. Mais, a-t-il ajouté, l’opposition ne devrait pas tout de suite crier victoire.
« Nous sommes encore réconfortés dans notre position car, nous avons toujours eu à dénoncer depuis ce processus de recensement mais nous n’avons pas été compris. Nous avons saisis les juges, les cours suprêmes mais personne n’a jeté coup d’œil et prêté une oreille attentive à nos différentes revendications. L’OIF est venue faire la même chose mais, impossible. Aujourd’hui, la CEDEAO n’a fait que confirmer ce que nous avons dénoncés. Nous pouvons dire que cette CENI, dans un pays normal, devrait cesser les activités depuis hier. Mais nous sommes au regret de comprendre que la CENI est en train de continuer à tripatouiller le fichier. Le président de la CENI , Me. Salif Kébé avait dit que le cadre juridique ne lui permettait pas d’extraire les Guinéens dans ce fichier. Aujourd’hui, sans que ce cadre juridique ne soit revu, il se lève pour dire que les Guinéens peuvent être expulsés. Alors c’est pour dire que le problème de la Guinée, ce n’est pas le fichier, mais c’est de la CENI » , a dénonce M. Kourouma.
Poursuivant, il souligne. « Il n’y a pas un cadre juridique pour le faire par ce que la loi électorale ne le prévoit pas. Supprimer les 250000000 de fictifs, sur quelle base ils vont le faire, en supprimant les morts, les mineurs déjà enrôlés. La solution donc, c’est de reprendre ce processus à zéro en respectant les rapports d’audits, les instructions internationales qui disent que chaque citoyen doit passer devant les CAERLES pour se faire recenser à nouveau. Donc, nous pensons qu’il faut reprendre les travaux afin d’aspirer à un fichier qui peut répondre aux préoccupations du peuple », insiste le charge des questions électorales du BL.
Abordant la question liée au rapport publié hier Mercredi par la mission d’inspection de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest relatif au fichier, Samuel KOUROUMA estime que l’opposition ne doit pas crier à la victoire pour l’instant. « Nous ne sommes pas satisfaits du rapport de la CEDEAO car , elle l’aurait pu faire ce travail depuis les mois. Mais déjà qu’elle l’a fait, nous allons voir que faire pour aboutir les jours à venir.
Tant que nous n’avons pas un fichier propre, on ne peut pas crier à la victoire. C’est pour cette raison que le BL n’a pas participé à cette élection. Déjà que, la CEDEAO nous a donné raison, on attendait de l’État, d’appeler tous les acteurs autour de la table pour voir ce qu’il fallait faire par rapport à ce fichier. Mais ce n’est pas à Salif Kébé de s’asseoir derrière sa machine pour dire qu’il peut enlever ces gens, sur quelle base? », s’interroge t-il.
Aux dires de cet opposant, le Bloc Liberal maintient toujours sa position, celle de ne pas participer à ces élections et que le problème de la Guinée ne serait pas que ce fichier mais, plutôt une affaire de tout un processus.
Depuis Conakry, Faya Eloi KAMANO pour Lolaplus.org