C’est une réalité qui crève la rétine. L’école guinéenne est malade de tout son corps. Et, elle a besoin de remède adéquat à tout vent.
Pour autant, faut-il culpabiliser un ministre pour sa détermination à soigner un des maux ou interroger l’ataraxie des politiques publiques, qui a eu un impact ravageur sur le système éducatif, depuis plusieurs décades ?
D’autant plus que, l’instauration du libéralisme économique au terme du premier régime, a favorisé la prolifération anarchique des écoles privées. Faute d’une réglementation réelle et studieuse, l’enseignement est tombé dans un chaos létal. Cet état de fait, a emmené les promoteurs à croire finalement que, l’école n’était qu’une simple roue de la fortune, plutôt que le nerf vital d’une nation.
Peu importe la qualité des infrastructures et de l’enseignement dispensé, il faut se faire de l’argent, quitte à transformer les évaluations (examens) en fonds de commerce et en passoires, juste pour attirer de nouveaux clients.
C’est aussi, un secret de polichinelles que, depuis tout ce temps, l’école a été le parent pauvre des différents régimes politiques. Il suffit de revisiter les budgets alloués à ce secteur, pour se rendre compte de l’énorme tort causé à la nation guinéenne.
A cela, il convient d’ajouter l’absence d’une politique de l’éducation et, s’il y a en eu, la volonté politique pour sa mise en œuvre a péché. Cette politique qui aurait pu permettre de résorber toutes ses difficultés en vue d’éviter cette chute mortifère. La politisation à outrance a aussi, perverti le système. Elle a eu le don maléfique d’ériger la médiocrité en excellence et, l’excellence en médiocrité.
Avec un tel passif, aussi difficile à supporter qu’un processus de métempsycose, comment peut-on en vouloir à un ministre ? Ministre transition fut-il. L’actuel ministre de l’enseignement pré-universitaire, Guillaume Hawing, puisse que c’est de lui qu’il s’agit, en critiquant les gestionnaires passés , n’a battu que le rappel des efforts. Dès lors que lui-même en a été victime ? Raison de plus qu’il se soit levé, bien avant d’être ministre, pour dénoncer le système.
Loin de faire son bilan réel, cet enseignant de métier, féru des maths, plusieurs fois primés en dehors de son pays, a juste après sa nomination, fait le tour de la Guinée, pour identifier le besoin en infrastructures scolaires. Grâce son diagnostic sans complaisance, le gouvernement de la transition a décidé de construire, cent (100) écoles modernes.
Cet amoureux de l’excellence, a aussi initié la semaine du mérite, qui a provoqué une propension prononcée pour les sciences chez les apprenants et, permis d’avoir des bourses gratuites en faveur des jeunes apprenants guinéens.
Et après avoir réussi à organiser des examens sans fraude, avec des résultats reflétant la valeur intrinsèque des admis, une première en Guinée, le multiple primé a initié une série de remises à niveau des enseignants guinéens. Cette initiative visait à mieux les qualifier, en vue d’améliorer surtout les résultats précédents, qui ont fait tomber le masque du système éducatif guinéen.
Mais, peut-on récuser un ministre pour son attachement aux évaluations austères à n’importe quelle échelle ? À quoi servirait le labeur de toute une année scolaire ?
En effet, un examen est à la fois un moment de doute et de vérité. Si l’enseignant doute d’avoir bien ou mal accompli sa mission tout au long de l’année scolaire. Mais l’apprenant également, doute s’il a bien ou mal assimilé ses cours. Seul une évaluation est capable d’effacer le doute pour déboucher sur le moment de vérité.
Au-delà de toute analyse uni sensorielle , il est inévitable d’admettre que, l’existence des infrastructures scolaires modernes n’a d’importance que, si les apprenants qui les fréquentent sont rigoureusement évalués (examens), en fin d’année scolaire.
La bonne qualité de l’enseignement et des programmes n’a du sens que, lorsque les formateurs évaluent leurs efforts annuels au travers des évaluations sérieuses (examens) en fin d’année scolaire.
La Guinée ne peut espérer avoir un avenir radieux, qu’à travers ses fils et filles qui sont admis grâce à leurs propres efforts et, à l’issue d’examens sans clémence, aucune.
Une Guinée sans corruption, sans détournement, sans malversations, sans clientélisme, sans affairisme, sans impunité passera inéluctablement par l’organisation des examens intransigeants. Et d’ailleurs, le célèbre Nelson Mandela ne disait-il pas que, l’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde.
Lorsqu’Emile-Auguste Chartier, Philosophe et Journaliste expliquait que, le but de toute instruction publique est, de rendre à chacun son propre esprit et de l’exercer à son principal usage, qui est de n’avoir égard ni à l’argent, ni à la force, mais seulement au vrai et au juste. Fin de citation !
Bella KAMANO