Dr. Oumar Diallo, consultant international en gestion et appui à la recherche, mais aussi spécialiste en gouvernance et politiques publiques, était l’un des conférenciers d’une conférence de presse organisée samedi par le mouvement « Nouvelle Génération de Leadership pour la Réconciliation Nationale ». Au cours de cette conférence, il a dénoncé l’ethno-stratégie des hommes politiques africains en général, mais surtout ceux de son pays la Guinée en particulier.
Le conférencier s’est également intéressé au cas de Moussa Dadis CAMARA, en exil depuis 2009 au Burkina Fasso. Pour ce consultant international, c’est une ‘’injustice‘’ de voir un citoyen guinéen vivre dans un autre pays indépendamment de sa volonté. Il estime que le capitaine Dadis n’est qu’un accusé pour le moment et doit revenir au bercail pour éclairer la lanterne des Guinéens sur le dossier du 28 septembre 2009.
« Bien-sûr, pour moi, Dadis CAMARA doit revenir au bercail. On l’accuse d’avoir occasionné ce qui s’est passé au stade du 28 septembre, mais d’autres n’en connaissent pas réellement le vrai problème. C’est pourquoi, je le dis en tant que Guinéen, c’est de l’injustice de le laisser au dehors de son pays natal parce qu’il a commis des erreurs. S’il est réellement auteur de ces tueries, qu’on le laisse rentrer en Guinée, pour qu’il soit jugé en Guinée au lieu de le transporter à la Cour Pénale Internationale (CPI), oubliant que c’est l’Etat Guinéen qui doit financer ce procès. Mais cela n’est pas normal, car c’est un frère Guinéen qui mérite d’être jugé en Guinée et devant les parents des victimes parce que ça ne sera pas possible qu’on prenne tous les parents victimes pour les envoyer suivre ce procès en Hollande. Ensuite, nous ne savons pas si c’est réellement lui qui a été à la base de ce qui s’est passée ou si c’est un coup qui a été formé contre lui. Mais ici, les gens n’acceptent pas de dire la vérité. Il ne faut pas supporter quelqu’un parce qu’il est de ton ethnie ou tu dépends de lui. Lorsqu’il s’agit de la vérité, il faut oser la dire. Alors c’est vous les jeunes qui devez comprendre tout ceci car, actuellement en Guinée, la mouvance et l’opposition, ils ne sont ni jeune génération, ni nouvelle génération mais juste un recyclage, tous les deux. C’est pourquoi quand on prend le cas guinéen, il faut tout simplement parler de la ‘’nouvelle jeune génération’’. C’est pour ces raisons nous devons nous pardonner et ne pas suivre ces leaders et surtout préservons l’avenir des enfants », a dit Dr. Oumar Diallo.
Sur la diversité ethnique, il a dit : « la diversité n’est pas une efficacité, mais c’est une opportunité pour le développement durable. C’est pourquoi il semble illégal de l’utiliser comme une source pour diviser afin de régner. Malheureusement en Guinée, la diversité est devenue pour d’autres comme une occasion division. Sinon, au lieu qu’elle ne soit une source de division pour nous, elle devait nous aider à avancer. Cette diversité qu’on appelle de nos jours ethnocentrisme en Guinée, n’existe pas dans nos familles car il est très rare de voir un foyer composé uniquement par les éléments de cette même famille. Toutes celles qui existent chez nous, il y a les peuls, les malinkés, les soussous, les Forestiers et ainsi de suite. Donc, il n’y a pas d’ethnocentrisme en Guinée. Mais ce qui est surtout marrant actuellement, c’est de voir des leaders politiques guinéens, que ça soit de l’opposition ou de la mouvance, utiliser l’ethnie comme étant un point d’appui pour eux pour faire ce qu’ils veulent. Alors, le peuple de Guinée doit prendre conscience de cela. Car, ce n’est pas en Guinée seulement qu’il y ait cette diversité ».
Conakry, Faya Eloi KAMANO pourLolaplus.org