C’est une aubaine de signifier l’ambiance des relations guinéo- libériennes qui invoque l’unité des deux pays voisins autrefois belligérants. A travers un peuple à identité commune dont la répartition géographique remonte depuis les temps coloniaux desquels les territoires furent divisés. Ce peuple, ce sont les Kissis. D’une manière générale, ils occupent une contrée commune bien que séparée par le fleuve Makona. La langue parlée est le Kissi, quand bien même que quelque part les accents diffèrent d’une contrée à l’autre à cause du ton des langues officielles ingérer dans les langages courants. Les activités pratiquées sont essentiellement agro-pastorales.
Ici donc est le débarcadère de Fodedou, au nom relevant du village abritant le poste, un des 64 débarcadères de la préfecture. Son ouverture est à l’origine de grands trafics effectués clandestinement et remonte aux temps de la première République. D’importantes transactions commerciales s’y passent tous les jours et dans un engouement de paix et de joie. Les lundi et mardi, jours précédents le mercredi, grand jour du marché de Gueckedou, sont notamment les jours qui connaissent un afflux des attractions économiques en préparatifs du marché. Des produits agricoles de toute sorte (bananes plantains, ananas, riz, huile rouge, charbon de bois, légumes, viandes sauvages) et du vin de canne à sucre sont au rendez- vous du business en provenance du Liberia par des femmes généralement commerçantes et ou celles aux maris paysans qui y viennent vendre leurs produits.
Après le marché, elles se procurent des produits industriels (cigarettes, cartouches de calibres douze, matériaux de construction, habits, sucre, sel, farine…) et aussi d’autres biens comme les porcins de bonne race pour l’élevage en revanche. Des taxi- motos qui assurent les transports et ce, faisant parallèlement une activité pour ces jeunes transporteurs qui tirent bien leur pain. L’ambiance est de paire de tous les deux cotés de la rive. Par là, les guinéens, et de l’autre les libériens, avec bien sûr des autorités douanières, policières et militaires de part et d’autre et qui assurent les échanges dans la plus grande et parfaite harmonie. Des hangars faits de bambous y sont construits et servent d’abris pour les autorités.
La traversée s’effectue dans une pirogue avec des conducteurs qui vont et viennent tout le temps. Cependant une difficulté constante relevant de l’imperfection de la pirogue est une note négative à classer au mouvement. De l’eau s’infiltre dans la pirogue au fur et à mesure que celle- ci flotte sur l’eau, amenant les passagers à procéder habituellement à une vidange à travers un morceau de bidon coupé à cet effet au risque de possible immersion sans oublier celle du manque de gilets de sauvetage en prévention d’éventuels accidents dont ils ne sont guère victimes encore.
D’après Thomossy SIMBIANO 56 ans, natif du dit village et Maitre piroguier, la traversée devient plus facile pendant la période des hautes eaux qu’en saison sèche car dit- il, là, l’eau couvre tout le lit du fleuve et coule de manière à rendre aisé le glissement de la pirogue et de réduire ainsi les efforts physiques de propulsion ; ajoutant de même qu’en dépit de ces avantages, il y’a lieu de joindre les deux rives par une liane dure extraite de la foret ambiante sur laquelle les conducteurs prennent appui et gouvernent facilement la pirogue. Deux conducteurs sont alors à la tâche pendant toute cette saison, un à l’avant et l’autre à l’arrière contre un seul en période sèche. Il faut signaler que le contrôle des tarifs de la traversée est aux autorités guinéennes à cause de l’appartenance du fleuve. Nous y reviendrons.
LolaPlus News Gueckedou, Fara Gaspard KAMANO pour l’Antenne.