Le syndicat de l’enseignement supérieur du pays a entamé depuis 48 heures une grève. Le but est que l’Etat revalorise leurs conditions de vie et de travail. A l’université de Labé, le constat fait par notre correspondant régional ce samedi 23 janvier 2021 montre que ce mot d’ordre de grève est largement suivi par le personnel de la plus grande institution d’enseignement supérieur de la région. Le 1er secrétaire général adjoint du SNISUR se félicite de la situation et rappelle à l’Etat son obligation de qualifier l’enseignement guinéen.
« Même à une semaine du déclenchement de la grève, nous avons reçu une déclaration du ministre nous demandant de patienter une semaine. Malheureusement rien n’a été fait. A la fin de l’année 2020, nous avons été étonnés de recevoir une décision du ministère arrêtant la réception de tout document lié à la formation des formateurs. Absolument le ministre doit revenir sur cette décision. Si aujourd’hui, après avoir travaillé 10 – 15 ans, on n’a pas 1 millions gnf, ça reste à désirer.
Autre élément, c’est la revalorisation des grades au niveau de l’enseignement supérieur parce qu’aujourd’hui un enseignant de la hiérarchie C, est plus payé qu’un assistant du supérieur. En plus, c’est le paiement des deux arrières de subvention de l’année dernière et le dernier point revendication, c’est le paiement des 4 mois d’arrières des primes d’incitations, » a rappelé Mamadou Mouctar Bah enseignant chercheur. Malgré qu’il venait de recevoir, une partie des primes d’incitation, il ne décolère toujours pas. Pour ce gréviste, l’Etat manque de respect à l’éducation et joue avec le temps pour démobiliser les troupes.
« Par la voix d’Ansa Diawara, le MENA avait promis de nous payer deux mois. Malheureusement nous n’avons reçu qu’un seul mois. C’est encore, un manque de considération à l’éducation guinéenne. C’est le deuxième jour de grève, nous continuerons jusqu’au mardi. Et si rien n’est fait, nous serons obligés de la reconduire comme c’est un avis de grève. Les étudiants doivent comprendre que cette grève est aussi pour leur formation parce que leurs formateurs ont aussi des lacunes à corriger et ont besoin d’être dans des bonnes conditions pour bien les former » promet le camarade rencontré au sortir de la salle de paiement d’un mois de prime d’incitation.
Saifoulaye Diallo