Les conséquences liées à la fermeture des frontières avec la Guinée-Bissau et le Sénégal, ne sont plus à démontrer dans la région de Labé. Au delà de l’augmentation vertigineuse des prix, certains produits de consommation primaire ont complètement disparus dans les marchés. C’est le cas du sel utilisé sur toute la chaine alimentaire dans la société. Dans la matinée de ce samedi 28 novembre 2020, notre correspondant régional après avoir fait un tour au marché central a constaté une absence totale de ce produit importé à 95% du Sénegal et de la Gambie.
« Depuis un mois, je n’ai pas eu du sel dans mon magasin. Même les prix m’ont échappé parce que je ne vends plus. Toute cette ligne, au moins cinq magasins, nous vendons tous du sel. Mais nous n’en avons pas depuis longtemps à cause de la fermeture des frontières. Si Labé n’en a pas, les autres préfectures n‘en auront pas parce que c’est ici, qu’elles viennent pour s’en procurer. Mais, même nous, on cherche que garder dans nos familles pour les enfants au moins, » nous a confié El hadji Lamine Diallo , trouvé devant sa boutique vide depuis un mois.
Dans les quartiers, les mères de famille ne cachent pas leurs craintes sur l’impact de cette crise dans l’alimentation familiale.
« Hier, j’ai fais le tour du marché yenguema pour se procurer du sel, en vain. C’est ma voisine qui m’a prêté un pot en attendant. Si non, je me demandais comment préparer pour les enfants. Aujourd’hui encore je n’ai pas trouvé. C’est vraiment inquiétant parce qu’on ne peut rien préparer sans le sel. Le gouvernement doit revoir ça, sinon la population va arrêter de manger » se désole Aissatou Kourouma rencontrée au marché yeuguema au micro de notre correspondant régional..
Dans les quartiers, les mères de famille ne cachent leurs craintes sur l’impact de cette crise dans l’alimentation familiale.
Maitre Alimou Kanté, boulanger a déjà réduit considérablement sa production de pain par manque de sel.
« J’ai l’habitude de produire à hauteur de deux ou trois sacs la nuit et deux sacs dans l’après midi. Mais, il y a de cela deux jours, je ne travaille que sur un sac la nuit et un l’après midi parce que sans le sel, le pain ne peut être consommé. Le sac qui se vendait à 25 000 se négocie entre 80 et 100 000fg ».
Saifoulaye Diallo