Moscou affirme avoir mené à bien plusieurs tests pour se déconnecter de l’Internet mondial. Il s’agit officiellement de se prémunir contre des cyberattaques.
Mission accomplie ? La Russie prétend en tous cas avoir réussi à se couper momentanément de l’Internet mondial conformément à ce qu’elle avait annoncé au mois de février dernier. Les tests auraient été réalisés sur du trafic dédié et en collaboration avec plusieurs ministères ainsi que des opérateurs nationaux au cours des dernières semaines dans plusieurs villes dont Moscou, Vladimir et Rostov.
Plusieurs scénarios auraient été testés comme la stabilité des communications ou la sécurité des communications 4G et de l’Internet des objets. Le ministre du numérique, Aleksei Sokolov se serait félicité de la réussite de l’opération devant des journalistes. Toutefois, plus de la moitié des cyberattaques simulées aurait réussi à pénétrer les défenses de la Russie, d’après le site Vedomosti.
Une loi pour un Internet souverain
L’idée était de vérifier que les services Internet russes pouvaient continuer à fonctionner de façon autonome, s’ils étaient isolés de l’infrastructure Internet mondiale. Car la ségrégation de l’Internet russe fait partie du programme de Poutine. Il a promulgué dans ce sens une loi pour un Internet souverain au mois de mai dernier. Le texte prévoit de se passer du système DNS mondial et des serveurs racines étrangers qui permettent de faire correspondre un nom de domaine alphanumérique avec une adresse IP. Pour cela, il a fallu créer un système DNS russe interne. Les opérateurs sont aussi contraints de diriger les données vers des points de routage contrôlés par le gouvernement.
Officiellement, il s’agit de se prémunir contre d’éventuelles cyberattaques. Mais pour plusieurs organisations de défense des libertés dont Reporters sans Frontières, il s’agit d’un nouveau système de censure se rapprochant du Grand Firewall chinois.