Après l’examen d’entrée en 7ème année, c’est le tour du Brevet d’Etudes du Premier Cycle (BEPC), qui débutera ce mardi, 18 Août 2020 sur toute l’étendue du territoire guinéen. À Kissidougou, à peine affichée, la liste des surveillants pour cet examen, fait l’objet de critiques par certains enseignants.
Selon bon nombre d’enseignants de la ville de Kissi Kaba Keita, le choix des surveillants se fait par favoritisme. Gilbert Millimouno est maître de la 6ème année, accuse des responsables éducatifs de Kissidougou d’être à l’origine de cet état de faits. « Nul n’ignore aujourd’hui qu’à Kissidougou, les gens sont choisis par favoritisme pour surveiller ou qu’il faut proposer quelque chose aux chefs pour être retenu. Sinon, comment est-ce que certains peuvent surveiller deux fois et que d’autres ne surveillent même pas une fois ? c’est de l’injustice ça. Pire, nous du privé sommes même pas considérés par les chefs. Pour preuve, l’entrée en 7ème année, il n’y avait même pas eu 10 surveillants du privé. Cette fois-ci encore, c’est la même chose. Il faut avoir un bras long à la DPE pour pouvoir surveiller. On ne comprend rien dans ce pays », a dénoncé cet enseignant.
Des accusations bottées en touche par des responsables de la DPE. Selon M. Ibrahim Diakité, chef section pédagogique à la direction préfectorale de l’éducation de Kissidougou, le choix d’un surveillant demande un certain nombre de critères. « Je sais que les gens vous ont raconté du n’importe quoi. Mais ce qu’il faut retenir, pour être choisi comme surveillant pour un examen, il faut réunir un certain nombre de conditions. D’abord, il faut être enseignant, être apprécié professionnellement, être sur une liste d’une école, etc… Surtout il faut avoir une maîtrise, de l’expérience dans la surveillance. D’ailleurs, nous ne pouvons pas satisfaire tout le monde. Imaginez, nous avons 800 enseignants et on nous demande d’utiliser 500, vous voyez qu’on ne peut pas prendre tout le monde ? Donc, il faut remplir plusieurs critères pour être pris comme surveillant, que cela soit clair ».
À la question de savoir, pourquoi les enseignants du privé sont peu pris pour la surveillance, monsieur Diakité répond : « c’est vrai que les enseignants du privé pensent qu’on ne veut pas les utiliser. Le problème est qu’il y a un manque de moyens nécessaires pour les contrôler. Nous connaissons mieux ceux du public qu’eux. Donc, le risque est là. Par exemple, on a renvoyé un du privé l’an dernier, puisqu’il ne présentait pas l’attitude d’un bon surveillant. Ce n’est donc pas une discrimination voulue, mais c’est en tenant compte de beaucoup de facteurs. D’ailleurs, on tient compte de la taille de ces écoles privées pour choisir des surveillants. Un dans les petites et deux ou trois personnes dans les grandes écoles privées. Et on peut pas privilégier les enseignants du privé par rapport à ceux du public », a précisé Ibrahim Diakité.
À noter qu’ils sont 4042 candidats dont 1256 filles à affronter le BEPC pour la session 2020 dans la préfecture de kissidougou.
Kissidougou, Issa Touré pour lolaplus.org
C’est le favoritisme qui plonge le pays en retard , donc il faut lutter contre ce phénomène