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Tuesday 24 September 2024

Kissidougou-Kankan : LolaPlus au cœur du calvaire des usagers de la route (reportage)

En mauvais état depuis plusieurs années, la route Kissidougou-Kankan constitue un enfer pour ses usagers. Avec les grandes pluies de cette année, la situation s’est empirée. LolaPlus s’est intéressé au calvaire que vivent ces usagers. 

En 2015, la réfection et l’asphaltage de cette route longue de 195 kilomètres faisaient l’objet d’un financement de Banque d’Investissement et développement de la CEDEAO (BIDC) à hauteur de 35 millions de dollars. Cinq ans après, le constat est que la route est presque devenue impraticable. En cause, les travaux n’ont jamais été réalisés. Les machines de l’entreprise burkinabé, Ebomaf, qui était en charge des travaux ne sont même plus visible sur le terrain. Que s’est-il passé ? En juillet dernier, le ministre des Travaux publics, Moustapha Naïté expliquait qu’il fallait arrêter les travaux pour se plier aux exigences du FMI. En attendant, une relance de ces travaux, le calvaire devient de plus en plus invivable pour les usagers de cette route.

 « Actuellement, nous transporteurs, souffrons beaucoup sur cette route. L’état de la route a causé beaucoup d’accidents. Comme vous pouvez le constater, beaucoup de véhicules sont soit renversés, soit en réparation tout au long de cette route, de Kissidougou à Kankan », s’en est plaint Moussa Djan Camara, transporteur. Comme Moussa Djan Camara, ils sont nombreux ces chauffeurs qui se plaignent de l’état de la route. En cas de grande pluie, certains transporteurs préfèrent ajourner le voyage.

Lorsque la route était bonne, il fallait environ 8 à 9 heures de temps pour parcourir les 195 kilomètres qui séparent Kissidougou de Kankan.  Aujourd’hui, la dégradation poussée de la route contraint les chauffeurs à passer 24 heures sur ce trajet. « Arrivé  à certains endroits de la route,  il faut forcément  faire  descendre les passagers… Aujourd’hui, tu mets un véhicule neuf sur cette route, tu ne le reconnaîtras pas six mois après. Donc, nous rencontrons assez de difficultés », a exprimé cet autre transporteur rencontré par LolaPlus.

Pour Hadja Kourouma, commerçante des produits agricoles, c’est contre leur gré qu’elles fréquentent cette route. « Aujourd’hui, c’est contre notre volonté que nous fréquentons cette route. Si on avait d’autres choix, on l’aurait abandonné. Moi je vends des bananes, avocats et bananes. Mais parfois, le véhicule peut faire deux à trois jours de route. Ce qui provoque la pourriture des fruits et d’énormes pertes pour nous », a-t-elle exprimé.

Face à cette situation qui perdure, transporteurs et passagers plaident pour un entretien de cette route. « On est vraiment fatigué de la situation. Cela ne doit pas continuer, il faut donc que le président Alpha Condé pense à cette route maintenant », sollicite de Hadja Kourouma.

Il faut souligner que la fréquentation de cette route diminue au fil des années et pourrait encore diminuer davantage si rien n’est fait dans les semaines ou mois à venir.

Kissidougou, Issa Touré pour Lolaplus.org 

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