Le phénomène d’exploitation des enfants continue de prendre de l’ampleur en république de Guinée, particulièrement dans la ville de Kissidougou, malgré la lutte acharnée des autorités et les ONG contre cette pratique. Dans les marchés de la ville et aux abords des routes, à la gare routière, il n’est pas étonnant de rencontrer ces enfants à la recherche du quotidien. Sous prétexte de la pauvreté, certains parents poussent leurs enfants à la mendicité ou toute autre activité les donnant de l’argent. Ces enfants dont l’âge varie entre 09 et 14 ans, vivent un vrai calvaire dans la cité de Kissi Kaba Keita car, ils sont toujours sous un soleil ardent.
Amy Camara est âgée de 10 ans, et vit avec sa tante au quartier yassafè koura. Elle nous explique sa vie au quotidien.«Je sors très tôt le matin et je rentre tard le soir. Je revends des feuilles d’oignons de ma tante. Parfois, elle me dit de ne pas rentrer à la maison sans finir de faire la vente. Hier vendredi, quand une partie de la vente est perdue avec moi, elle m’a chassé d’aller chercher et c’est au quartier Limaniah qu’un monsieur m’a envoyé à la radio Niandan fm et c’est là-bas qu’elle est venue me chercher. Je souffre beaucoup », a-t-elle raconté.
Rencontré par notre équipe, Mohamed Camara un autre enfant se trouvant dans la même situation, est fils unique et issu d’une famille pauvre. Ses parents ont décidé de l’envoyer en ville auprès de son oncle paternel pour être scolarisé.
Malheureusement, son histoire a basculé en cauchemar car, au lieu qu’il aille à l’école, il sert plutôt de domestique chez son oncle. « J’ai 13 ans et malgré mon âge, c’est moi qui fais tous les travaux domestiques. Quelque soit le poids du travail, je n’ai pas droit de dire non », a dénoncé cet enfant.
Aussi, Thierno Amadou Barry, âgé de 9 ans, vivant avec sa maman au quartier sogbè, est vendeur d’eau glacée. Il explique son quotidien.« Je vis avec ma mère ici, mon père est à siguiri. Chaque matin, ma mère elle va au grand marché et me laisse quelques sachets d’eau à vendre avant son retour le soir. Parfois, c’est 2000fg elle me donne comme prix du manger et c’est dans ça elle satisfait nos besoins comme le papa ne vient pas d’abord ».
L’on se demande à quoi sert la présence des défenseurs des droits des enfants dans la préfecture de Kissidougou ? Cette question reste pour l’heure sans réponse.
Affaire à suivre…
Kissidougou, Issa Touré pour lolaplus.org