A Kindia, les commerçants du centre sans loiyah ont commencé à quitter les lieux conformément à l’instruction donnée par l’État guinéen à travers le ministère de la ville et de l’aménagement du territoire. Dans la soirée de ce mercredi 12 novembre 2020, ils (commerçants) étaient des centaines qui pliaient bagages pour quitter les lieux. Sur place, c’est un sentiment de tristesse et de désolation qui se lisait sur le visage des victimes .
« Aujourd’hui, nous avons reçu des agents des forces de l’ordre et un huissier de justice qui sont venus pour nous demander de quitter les lieux. Mais sincèrement, j’avoue que nous sommes vraiment choqués de cette attitude de l’Etat guinéen sur les pauvres citoyens que nous sommes. Il y a des commerçants ici qui ont des tonnes de marchandises, comment ces gens vont se débrouiller pour enlever leurs produits ? C’est vraiment incroyable ce qui est en train de se passer maintenant à Kindia. L’Etat a négocié avec l’opérateur économique, nous les pauvres commerçants n’avons rien à voir dans ça », explique Aboubacar Bah un des commerçants concerné qui a exercé pendant 8 ans son petit commerce dans ce centre.
Au total, ce sont 1000 commerçants qui sont directement concernés par cette opération de déguerpissement et le centre regroupe presque la moitié des opérateurs économiques de Kindia.
« Nous sommes des citoyens guinéens. Le gouvernement a le devoir de nous protéger et protéger nos biens. Il devait nous donner un délai. Mais à notre grande surprise, nous avons vu hier mercredi, les agents devant nos boutiques. Nous avons des familles comment nous allons nous y prendre alors si toutefois on quitte ici. Je demande à l’Etat de revenir sur sa décision. » a plaidé Mohamed Sylla, une autre victime de cette opération de déguerpissement.
Aboubacar Sylla
