L’apparition du coronavirus en Guinée, fait aussi des mécontents dans le secteur agricole. A Kindia par exemple, les producteurs d’ananas ont vu leur espoir s’écrouler à cause de cette maladie. Partout, ces planteurs sont inquiets pour l’écoulement de leurs fruits, notamment les ananas qui pourrissent aujourd’hui dans les champs.
« Actuellement les véhicules qui envoient deux tonnes d’ananas à Conakry, on les négocie à 2 millions de francs guinéens. Et une fois à Conakry, ce qui se vendait à 7 mile est aujourd’hui à 3mille 500. Beaucoup d’ananas pourrissent dans les champs, si l’Etat ne nous vient pas en aide, ce n’est pas bon. Récemment j’ai envoyé 35 tonnes d’ananas à Dakar, mais ces fruits ont pourris là-bas parceque les autorités sénégalaises avaient pris des mesures pour protéger la population. Nous sommes serieusement inquiets. Si ça continue de la sorte, nous ne pourrons même pas faire la récolte », explique Younoussa Soumah producteur d’ananas dans la sous-préfecture de friguiagbé.
Le président de la fédération des planteurs (filière fruits) de la Basse guinée, précise que, de nos jours, il est très difficile d’évaluer avec exactitude les nombreuses pertes enregistrées dans le secteur.
« De 2017 à nos jours, on est passé de 360 hectares à 600 hectares. Au niveau de l’ananas, il y a eu des efforts de la part du gouvernement et ces efforts devraient continuer. Aujourd’hui les fruits pourrissent, et combien de planteurs à Kindia sont dans cette situation ? Les fruits qui devraient partir pour la sous-région sont consommés à partir de la Guinée, et précisément à Conakry. Il est très difficile d’évaluer ces pertes. L’Etat doit revoir le secteur agricole », a rappelé Moussa Soumah.
Sur le marché, le prix de ces fruits a carrément chuté à cause du covid 19.
« Aujourd’hui, plus de 100 tonnes d’ananas que nous avons envoyé à Dakar, au Mali, en Gambie pourrissent. Nous demandons aux autorités et aux personnes de bonne volonté de nous venir en aide. La chambre d’agriculture nous a beaucoup appuyé, mais avec cette période , il faut encore redoubler d’ardeur pour la cause des planteurs d’ananas de Kindia », a réagi le président de la chambre préfectorale d’agriculture de Kindia, Wagnabou Bangoura.
Au-delà des difficultés qu’ils éprouvent dans l’écoulement de leurs marchandises, les producteurs d’ananas ont aussi du mal à avoir de la main d’œuvre.
Kindia, Aboubacar Sylla Pour lolaplus.org