A Kindia, un conflit domanial a tourné au vinaigre ce dimanche 12 avril 2020 entre les habitants de Kambalia et ceux de Goléah, district de comoyah dans la sous-préfecture de Damakania, préfecture de Kindia. Selon nos informations, deux personnes auraient perdues la vie lors de l’intervention des forces de l’ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogènes. Et dans la foulée, 20 personnes ont été interpellées et conduites à la gendarmerie départementale de Kindia, le service en charge du dossier.
A en croire nos sources, ce dossier avait fait l’objet d’un jugement au tribunal de coyah où la décision a été rendue en faveur des habitants de Goleah, sanctionné même par un procès-verbal de restitution des lieux.
Ce weekend, les bénéficiaires de la décision ont voulu entamer des travaux de lotissement, ce qui a fait deborder le vase. Armés de gourdins et de machettes, les habitants de Kambalia ayant appris le démarrage des travaux sur le domaine en conflit, se sont transportés sur les lieux pour aller s’attaquer aux bénéficiaires du domaine.
« Depuis très longtemps, cette décision a été rendue par le tribunal de Coyah, qui a tranché en faveur des habitants de Goléa. Mais ceux de Kambalia ne veulent absolument pas se soumettre à la décision de la justice. Les bénéficiaires du domaine voulaient commencer les travaux de morcellement ou de lotissement. Les habitants de Kambalia sont venus armés de gourdins et de machettes pour agresser ceux de Goléah. Tout est parti de là. C’est ainsi que nous avons déployé des forces de l’ordre. Sur place, elles ont réussi à interpeller 20 personnes, les habitants de kambalia ont même blessé deux personnes de Goléah qui sont actuellement à l’hôpital pour des soins intensifs. Ces citoyens ne veulent pas respecter la loi, alors nous allons les montrer c’est quoi la loi », promet Amadou Diallo procureur de la République près le TPI de Kindia.
C’est un conflit de 20 ans qui tourne autour d’un domaine de 554 hectares situé entre ces deux localités. Au cours de l’intervention des forces de l’ordre ce dimanche, deux personnes auraient trouvé la mort sous l’effet du gaz lacrymogène. Il s’agit d’une vieille femme âgée de 90 ans et un bébé âgé d’un an 6 mois, sans parler des dégâts matériels enregistrés au cours de cette exaction.
«Quand ils arrivaient, moi j’étais assis avec ma famille, dès leur arrivée , ils ont d’abord attrapé les feuilles de tôles qui se trouvaient au niveau de la fenêtre de ma maman qui était malade couchée dans la chambre , ils ont jeté du gaz lacrymogène à l’intérieur de la mansion en suite ma fille a crié fort en disant , qu’ils ont tué ma grand-mère , ils ont entendu le cri derrière eux, ils se sont retournés , pour faire sortir ma mère et la laisser dehors avant de continuer leur chemin, c’est eux qui ont tué ma mère je vous assure », martèle Fodé Bangoura fils de la victime.
Il faut rappeler que cette hypothèse qui incrimine les agents des forces de l’ordre, ne passe pas chez le Procureur de la République, car selon Amadou Diallo, s’il y a eu mort au cours de l’intervention on ne peut en aucun cas prendre pour responsables les forces de l’ordre puisqu’aucune expertise médicale n’est faite pour l’instant.
Kindia, Aboubacar Sylla pour LolaPlus.