Kassonyah est une sous préfecture de Manéah, préfecture de Coyah, à 50 kilomètres de la capitale. Dans cette localité, la circulation est un calvaire, dû à l’état piteux des routes. Tôt ce matin, des femmes ont manifesté leurs mécontentements face à cette situation.
Visiblement remontées, ces femmes ont érigé un barrage au niveau du pont métallique à la rentrée du district. «Comme nos maris ont fait beaucoup de démarches sans succès, nous aussi, avons décidé de s’inviter dans cette lutte pour qu’enfin Kassognah puisse avoir une route digne de nom. Même si les nouvelles autorités ont diminué le prix du carburant, nous, nous continuons à payer 7.000 entre kilomètres 36 et Kassonyah. On a tout fait, mais ils (conducteurs), ont refusé de diminuer. Quand on leur parle, ils disent que la route est dégradée. Il y a beaucoup de femmes enceintes qui perdent leurs enfants sur cette route. Quand une femme en grossesse de 2 ou 3 mois s’embarque sur une moto et descend dans ces trous, cela peut créer des complications», raconte la présidente des femmes de Kassonyah.
«Nous sommes décidées à aller jusqu’au bout. Après avoir bouché les nids de poule, nous comptons nous occuper des motards. Quiconque ne baissera pas le prix, sera interdit de circuler…», ajoute Mama Aissata Sylla.
Pour le président de district de Kassonyah, cette organisation des femmes a pour but de rappeler aux autorités, les difficultés auxquelles elles sont confrontées pour le développement de leur localité. «Quand il y a de telles manifestations, nous leur apportons notre soutien selon notre possibilité. Surtout quand il s’agit des femmes. C’est pourquoi nous sommes venus les voir, les encourager et leur dire que leurs soucis sont les nôtres aussi. Au temps du président Alpha Condé, nous avons eu une aide de la part du gouvernement hollandais. On a plusieurs fois reçu des missions…mais cela fait longtemps on ne les voit pas et on ne sait pas pourquoi ce retard?», s’interroge Mohamed Lamine Bangoura.
Les manifestantes disent lancer leurs cris de cœur surtout envers les nouvelles autorités, pour régler les situations qu’elles traversent.
Abdoul Condé
