Comme annoncé précédemment dans une de nos dépêches, la sous-préfecture de Karala est la plus éloignée de Beyla. Dans cette localité, les dernières élections communales de 2018 ont eu à provoquer des failles au niveau du tissu social apprend-t-on. Aujourd’hui, à cause de la politique la cohabitation pacifique entre les communautés est sérieusement menacée pendant qu’une autre élection pointe à l’horizon.
Les dernières élections que le pays a connu en 2018 ont engendré d’énormes problèmes dans la sous-préfecture de Karala. En prélude aux prochaines échéances électorales, les citoyens craignent le pire. Selon certains citoyens, plusieurs familles ont divorcé suite à ces élections communales et communautaires de 2018, créant une méfiance totale entre les communautés. « Présentement à Karala, on est beaucoup divisé à cause du RPG et du RRD d’Abdoulaye Kourouma. Ce sont les deux partis phares qui divisent actuellement Karala. Vous avez vu des maisons qui sont en haut là-bas? Ceci a entrainé des divorces, des séparations entre des frères. D’autres même ont quitté le village et ne sont même pas rentrés encore. Celui qui a été élu, présentement est en prison. De nos jours, le village est divisé en deux. Les citoyens se regardent en chien de faïence.», explique un citoyen.
Sur les raisons de ces problèmes, un autre citoyen revient sur ces faits qui continuent à faire peur. « La population était divisée en deux. Certains soutenaient l’ancien maire pendant que plusieurs autres soutenaient Mamadou Koné du RRD. Après les élections, ils sont venus nous dire d’accepter l’ancien maire et que celui que nous avons élu soit le vice-maire. Comme ils avaient interpellé plusieurs d’entre nous qui étaient en prison, nous étions obligés d’accepter pour que ceux-ci soient libérés” a laissé entendre un citoyen sous couvert d’anonymat.
Pour le maire Mory Condé, les problèmes politiques ont mis en retard Karala. « Les problèmes politiques ont joué sur nous et nous ont mis en retard. Plusieurs bâtiments et autres biens ont été endommagés lors de ces affrontements ici. Tout ça c’est l’effet de la politique. Mais aujourd’hui ça va un peu’’, soutient le maire.
Comment ramener la paix et la cohésion sociale avant les élections législatives du 28 décembre 2019 ?
Regrettant les manifestations qui ont secoué sa zone au lendemain des élections communales de février 2018, le sous-préfet de Karala, s’inscrit dans la recherche de la paix à travers des institutions qui militent dans ce cadre. Tout récemment Commandant Sana Traoré est parvenu avec l’ONG SEARCH FOR COMMON GROUND à mettre ensemble les citoyens de Karala pour parler de la paix. « Ici nous sommes à la frontière. Il y a deux mouvements de vie ici. Une vie ivoirienne, menée par ceux-là qui quittent ici, ils vont faire des années en Côte d’Ivoire, même s’ils ne font rien là-bas, mais une fois à Karala, ils veulent changer la mentalité de ceux-là qui n’ont pas bougé. Ils sont tous de la même famille. Mais je me demande qu’est-ce-qui ne va pas ? Il n’y a pas d’entente. Moindre erreur ils se jettent les uns sur les autres. Il faut que cela cesse car, on doit tous s’investir pour la paix ici. C’est ce qui est avantageux pour nous » a invité le commandant Sana Traoré, sous-préfet de Karala.
De retour de Karala, Jean Damaris pour Lolaplus.org
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