Contacté par notre rédaction ce vendredi, 04 septembre 2020, le représentant de la coordination nationale des unions forestières, a expliqué les conditions dans lesquelles vivent les 42 détenus forestiers du coté de Kankan. Selon M. Julien Tamba KAMANO , ces prisonniers se portent très bien aujourd’hui, grâce à l’appui des bonnes volontés, surtout de la diaspora forestière.
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Monsieur KAMANO, parlez-nous du quotidien des 42 jeunes forestiers détenus à la maison centrale de Kankan ?
Les 42 prisonniers sont bien entretenus aujourd’hui. Ils sont en forme. il n’y a pas de malades parmi eux. L’administration du service pénitencier a désinfecté les lieux pour la bonne santé des détenus. Parmi eux, il y a d’ailleurs un médecin dont on ignore même la cause de son arrestation. Bien qu’il y ait un service de santé pénitencier, ce dernier joue un très grand rôle. Pour leur entretien, nous recevons des soutiens financiers de la diaspora forestière à travers le monde et des personnes de bonne volonté. Tout récemment, le bureau de l’Union forestière de la préfecture de Kouroussa est venu auprès de nous pour apporter son soutien matériel et financier. Avec l’appui de la coordination régionale de Kankan, nous nous sommes rendus à la maison centrale pour s’enquérir de la situation des 42 prisonniers et apporter ce soutien financier du bureau de la coordination de Kouroussa. Grâce à la bonne collaboration des responsables du service pénitencier, nous avons pu voir tous ces détenus .Je rends vraiment hommage aux responsables de la maison centrale qui n’hésitent jamais à nous aider dès que besoin se présente .
Ces jeunes prisonniers ont lancé leur cri de cœur à l’endroit du patriarche de n’zérékoré, quelle a été sa réaction?
C’est normal, quand tu es détenu de crier à l’aide. Surtout qu’un procureur général a dit dans une interview que, ces jeunes arrêtés à N’zérékoré étaient des ‘’rebelles”. C’est pourquoi, ils se sont exprimés pour qu’on sache, qui sont-ils. Raison pour laquelle, ils ont dressé une liste dans laquelle, ils ont mentionné toutes leurs informations. ( lieu de naissance, de résidence, la filiation et l’endroit même de leur arrestation). Il fallait qu’ils fassent des lettres pour que leurs parents sachent où ils sont. C’est dans ce cadre, qu’ils ont envoyé cette lettre à leur père de zerekore (le patriarche) pour lui dire, nous ne sommes ni du nord ni du sud nous sommes fils de zerekore.
Quelle est la suite du dossier de ces 42 détenus ?
L’avocat a échangé avec tous les prisonniers. Je l’avais signalé que, la procédure judiciaire reste encore muette. Je pense que l’avocat est à pied d’œuvre et on attend la qualification que le tribunal donnera à ces jeunes qui sont accusés quelque part dans les tueries de N’zérékoré et de trouble à l’ordre public. Ils sont traités de rebelles. Donc, seule cette qualification judiciaire pourra donner tous les renseignements possibles sur ces jeunes gens.
Quel message avez-vous à lancer au pouvoir de Conakry, pour que le droit soit dit dans cette affaire ?
Je lance un appel aux autorités guinéennes afin de libérer ces 42 jeunes détenus à Kankan. Je souhaite que le pouvoir de Conakry, puisse s’impliquer afin que ces jeunes innocents soient libérés. Ce qui pourrait renforcer les liens entre les natifs de la région forestière pour que à jamais la paix absolue règne en forêt avec nos différentes diversités. Et j’en appelle à la conscience des guinéens pour conserver la paix en Guinée.
Entretien réalisé par Aminata Koné, pour lolaplus.org