Chaque 1er décembre, la Journée mondiale de lutte contre le SIDA est célébrée à travers le monde par les structures sanitaires. Cette journée vise à soutenir les personnes vivant avec le VIH/SIDA et à commémorer les victimes des maladies liées au virus. Cependant, contrairement à la capitale Conakry, cette journée est passée inaperçue dans plusieurs localités de l’intérieur du pays, notamment à Kankan.
Kankan : 4864 personnes déclarées positives au VIH/SIDA dans la région
Malgré ce manque de célébration officielle, des statistiques préoccupantes ont été relayées : plus de 545 nouvelles personnes ont été testées positives au VIH dans la région de Kankan cette année. Ces chiffres ont été révélés par la Dre Sampou Mamy, responsable du Centre de Traitement Ambulatoire (CT-A) à l’hôpital régional de Kankan, lors d’un entretien avec les médias. « Quand on parle aujourd’hui de l’évolution du SIDA à Kankan, nous constatons une baisse par rapport à l’année dernière. Cette année, il y a eu 545 nouvelles infections. Cela signifie qu’il y a une réduction des cas, mais le virus est toujours présent. Parmi ces personnes infectées, on compte des enfants, des adultes, des femmes et des hommes », a-t-elle précisé.
Pour combattre la discrimination et la marginalisation des personnes vivant avec le VIH, Dre Sampou Mamy a tenu à rassurer ces dernières : « Ce n’est pas parce qu’ils sont atteints du virus qu’on doit les discriminer. Ils sont comme les autres, il n’y a aucune différence entre eux et les autres patients. Ils sont régulièrement suivis chez nous et reçoivent gratuitement leurs traitements. Nous avons également des accompagnateurs psychosociaux pour soutenir ceux qui, après l’annonce de leur statut, traversent des moments difficiles. Certains, bien qu’ils soient en traitement, ont parfois du mal à accepter leur état. Ces agents formés sont là pour les réconforter et les accompagner psychologiquement. Malgré cela, il reste des gens qui ne croient pas encore à l’existence de cette maladie », a-t-elle expliqué.
Dre Sampou Mamy a profité de l’occasion pour encourager les populations à se faire dépister. Selon elle, la prise en charge est gratuite et accessible à tous. Elle a également adressé un message aux jeunes, les exhortant à privilégier l’abstinence comme mesure de prévention. Enfin, elle a réaffirmé que, contrairement aux années précédentes, le taux de prévalence du VIH est en baisse dans la région de Kankan. La lutte contre le VIH/SIDA continue, et la sensibilisation reste un outil clé pour réduire davantage le nombre de nouvelles infections dans la région et dans tout le pays.
Depuis Kankan, Mohamed ALY pour Lolaplus.