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Wednesday 16 October 2024

Kankan : Mohamed Condé, amputé de ses deux bras, lance un appel désespéré au Général Mamady Doumbouya

Victime d’un conflit foncier meurtrier qui s’est déroulé le 12 septembre dernier entre les habitants de Gbérédou Baranama et ceux de Sanana, Mohamed Condé, un jeune homme de Sanana, a subi une amputation des deux bras. Désormais infirme, ce dernier lance un cri de détresse en direction du président de la transition, le Général Mamady Doumbouya, espérant une aide pour surmonter sa situation tragique.

Kankan: un affrontement fait un mort et plusieurs blessés à Gberedou Baranama.

Ce jour-là, Mohamed Condé, qui revenait de Kankan pour rejoindre son village natal, Sanana, ignorait qu’il se retrouverait au cœur d’un conflit dont il ne connaissait ni les raisons ni les enjeux. Sur le chemin, il a été arrêté par des habitants de Gbérédou Baranama, en plein différend foncier avec son village. Mohamed a d’abord été séquestré dans une école avant d’être sauvagement attaqué à coups de machette. Grièvement blessé aux bras, il a été transporté en urgence à l’hôpital régional de Kankan. Malheureusement, les médecins ont été contraints de procéder à l’amputation de ses deux membres supérieurs pour lui sauver la vie.

De retour dans son village, entouré de sa famille, Mohamed, qui avait été déclaré mort par certaines sources, dément fermement ces rumeurs : « Je suis vivant, mais je souffre énormément depuis mon amputation. La douleur est insupportable, je n’ai même pas pu fermer l’œil la nuit dernière. Je demande humblement au Président Mamady Doumbouya de me venir en aide. Je suis le seul fils de ma mère, et mon père est décédé. Aujourd’hui, je dépends entièrement des autres pour les tâches les plus élémentaires, que ce soit pour me nourrir ou me rendre aux toilettes. Ma mère est dévastée et ne cesse de pleurer. À ceux qui ont diffusé de fausses informations sur ma mort, je demande simplement de prier pour moi. »

Sa mère, à ses côtés, ne parvient pas à retenir ses larmes. Ayant passé de longues années en Côte d’Ivoire, elle trouve cette violence particulièrement inhumaine : « Mohamed est né en Côte d’Ivoire. Après le décès de son père, je suis retournée en Guinée pour me remarier avec son oncle. Quand il a décidé d’abandonner ses études, je l’ai orienté vers la chaudronnerie. C’est lors de son retour au village de son père que des individus l’ont attaqué et mutilé, bien qu’il n’ait rien à voir avec ce conflit. Je ne peux plus supporter cette situation. Je vends du charbon pour subvenir à nos besoins, mais je suis désespérée. Comment peut-on couper les deux mains d’une personne innocente ? Je demande aux autorités de nous secourir. Même en Côte d’Ivoire ou au Liberia, on ne voit pas des actes aussi cruels. Couper une main est déjà dur à accepter, mais deux, c’est inhumain ! »

L’enquête sur ce conflit continue de progresser. Selon le procureur de la République près le tribunal de première instance de Kankan, huit personnes ont été interpellées et entendues par la gendarmerie dans le cadre des investigations en cours.

Mohamed Condé, dont les espoirs d’avenir ont été brutalement brisés, continue de lutter pour une vie digne malgré sa nouvelle réalité.

Mohamed ALY

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