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Friday 15 November 2024

Kankan : l’utilisation des bonbons prennent le dessus sur la cola dans les cérémonies (Reportage)

L’une des choses qui font la fierté de l’Afrique noir, et plus particulièrement les pays de l’Afrique de l’Ouest, est l’existence du cola. Ce fruit, autre fois qui faisait l’objet de convoitise des arabes venus faire le commerce en Afrique noir, tend à disparaitre. La valeur traditionnelle qu’occupe cet aliment dans notre société n’est plus à démontrer depuis des siècles, il apparait dans toutes les cérémonies.  Mais, malgré cette valeur reconnue, la noix de cola ne fait plus poids devant les friandises à Kankan, pourtant considéré capitale du Mandé.

Dans le temps, tout comme aujourd’hui, pour épouser une femme en pays mandingue, l’homme doit obligatoirement faire parvenir les 10 noix de colas dans la famille de sa prétendante. Ces noix de cola sont aussi utilisées pour annoncer le mariage dans la famille, à la mosquée, aux voisins et aux tierces personnes. Mieux dans les baptêmes, funérailles ou une quelconque cérémonie, la noix de cola, occupait toujours une place primordiale.

Rencontré aux alentours de la grande mosquée de Kankan, Madiba Doumbouya, a dépeint quelques vertus que recouvre la noix de cola avant de déplorer la baisse de son niveau de consommation dans la cité aujourd’hui « Moi, je suis née et grandi dans le respect strict de la noix de cola. C’est un fruit béni par Dieu qui renforce les liens de parenté, qui réunit les nations. Cependant, de nos jours nous constatons amèrement que le taux de consommateurs de la noix de Cola ne fait que baiser du jour au lendemain », a-t-il déploré.

Pour Djakamady Doumbouya, patriarche d’une famille résidant au quartier Morioulen, parmi les nombreux facteurs, la noix de cola est sacrée et qu’elle symbolise le respect que les aïeux l’ont choisie comme élément indispensable dans la culture mandingue. « La noix de cola n’est pas une chose de n’importe quoi, elle est attachée à la culture mandingue depuis le temps de nos aïeux. Et, ce sont eux qui ont bien saisi l’importance capitale de la noix de cola. Raison pour laquelle ils l’ont choisie en la consommant, on constate que le goût est très amère, mais après le goût devient délicieux, ce qui signifie par exemple, dans une vie de couple il peut y avoir des hauts et bas, c’est la période difficile, mais dès  après la naissance d’un ou deux enfants, le bon vent commence à souffler », dira-t-il

Mais de nos jours, on constate que ce fruit symbolique qu’est la noix de cola est en train de perdre sa valeur dans nos sociétés, notamment dans la localité de Kankan où les citoyens ont tendance à la remplacer par des friandises de toutes sortes. Une réalité que regrette ici, Djakamady Doumbouya « Très souvent, lors du partage, certaines personnes prétendent, ne pas croquer la noix de cola. Que tu en consommes ou pas, la noix de cola a plus de valeur que les bonbons. Ces bonbons sont faits pour les enfants, je n’ai jamais entendu parler qu’il faut attacher Dix noix de bonbons pour se diriger vers sa belle-famille. La tradition exige toujours les dix noix de cola », dit-t-il

Cette réalité inquiète aussi, les vendeurs de la noix de cola qui ne manquent pas de se plaindre aussi face à la baisse de leur clientèle. Koumba Doumbouya vend ses noix de cola au grand marché Dibida  de Kankan.« La vente a fortement baissé. Les clients viennent momentanément. Actuellement les gens préfèrent acheter les friandises, seul quelques rares personnes suivent les directives coutumières, pourtant la noix de cola signifie le respect, les bonbons ne peuvent donc pas la remplacer. Des personnes cultivées traditionnellement refuseraient même l’argent au profil de la noix de cola », selon ce vendeur de cola.

D’un constat général, les jeunes de la nouvelle génération ont tendance à tourner le dos aux valeurs ancestrales au profit des styles de vie purement occidentaux

Djétenin Condé Lolaplus.org

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