Très tôt dans la matinée de ce samedi 11 janvier 2025, les femmes vendeuses de poissons des différents marchés de Kankan, ainsi que les propriétaires de frigos, se sont rassemblés devant le siège régional des douanes pour protester contre une augmentation jugée exorbitante des taxes douanières, lesquelles seraient passées de 12 à 39 millions de francs guinéens, selon leurs déclarations.
Kankan : des femmes du marché sogbè en colère contre le ministre Mory Condé
Face aux responsables des douanes, ces commerçants ont exprimé leur mécontentement et demandé une révision de cette nouvelle politique fiscale.
C’est avec une vive émotion que Fantagbè Kouyaté, porte-parole des femmes, a pris la parole pour expliquer les raisons de ce mouvement de contestation. « La plupart des femmes que vous voyez ici sont des veuves qui se battent pour subvenir aux besoins de leurs familles grâce à ce petit commerce de poisson. Nous nous associons pour cotiser et acheter du poisson : parfois, 20 personnes se partagent le contenu d’un camion. Aujourd’hui, dans ces conditions précaires, on nous annonce que la taxe, initialement fixée à 12 millions, passe à 39 millions. Nous ne pouvons pas accepter cela. Déjà, 12 millions étaient difficiles à gérer ; avec cette hausse, nous serons contraintes d’abandonner nos activités. C’est pourquoi nous sommes sorties aujourd’hui pour demander aux autorités douanières de revoir leur décision », a-t-elle déclaré.
De son côté, Hadja Aïcha Kourouma a dénoncé les conditions difficiles dans lesquelles elles travaillent et alerté sur les conséquences de cette mesure : « Nous sommes submergées par des dettes à cause des taxes douanières. Alors que nous demandons l’allègement de ces charges, on nous impose une nouvelle augmentation. Si cette décision est maintenue, nous arrêterons nos activités, ce qui engendrera une autre forme de misère, que nous ne souhaitons pas. Nous demandons aux autorités de prendre en compte la souffrance des femmes », a-t-elle prévenu.
Après plusieurs heures de discussions entre les manifestants et les responsables des douanes, un compromis a finalement été trouvé. « Nous avons échangé avec les responsables des douanes et exposé nos préoccupations. Ils nous ont écoutées et, après consultation avec leurs supérieurs à Conakry, ils ont décidé de libérer nos camions bloqués à la frontière de Kourémalé et ont confirmé que la taxe restera à 12 millions au lieu de 39 millions. Nous sommes satisfaites pour le moment et avons demandé à nos camarades de reprendre leurs activités », a expliqué la porte-parole des femmes.
Toutes nos tentatives pour obtenir une réaction officielle des autorités douanières sont restées vaines. Cependant, les activités, suspendues depuis la matinée, ont repris dans les différents marchés de la ville.
Depuis Kankan, Mohamed ALY pour Lolaplus.